Vous souvenez-vous du voisin qui avait l’habitude de s’endormir au milieu de la nuit avec sa télévision qui hurlait?

Vous souvenez-vous de celui qui, fier de rapporter une vieille moto chez lui, passait chaque samedi matin à la bricoler bruyamment.

Eh bien, la ligne Ontario ne veut pas ressembler à ces personnes.

Si tous les types de transports en commun produisent du bruit et des vibrations, les experts de Metrolinx travaillent à en diminuer les répercussions le long du tracé de la ligne Ontario.

Pour réduire les répercussions, il faut intervenir en amont, sur le train lui-même.

Lorsque l’on prononce le mot « train », de nombreuses personnes imaginent un imposant train classique fonctionnant avec un moteur diesel, un train bien plus grand et bruyant que les trains électriques.

D’après John Potter, de la division de la conception chez Metrolinx, « la ligne Ontario sera électrifiée. Le profil de bruit d’un train électrique n’a rien à voir avec celui d’un train traditionnel. »

Quel que soit le mode retenu – accélération, décélération ou vitesse de croisière – les trains électriques sont toujours plus silencieux que les trains fonctionnant avec un moteur diesel.

L’étape suivante dans la réduction du bruit et des vibrations à la source consiste à examiner le contact entre les roues et les voies ferrées.

Les joints de voie des vieilles voies ferrées sont ceux qui sont à l’origine du célèbre cliquetis des trains traditionnels.

Maria Zintchenko, une gestionnaire de projet chez Metrolinx estime que « des joints de voies ferrées donnent quelque chose d’irrégulier. Par conséquent, les roues font du bruit en passant sur ces joints. »

Les nouvelles lignes sont habituellement construites avec de longs rails soudés afin de créer une voie en grande partie dépourvue de joints.

Metrolinx a de nombreux autres outils à sa disposition pour respecter les normes relatives au bruit et aux vibrations établies dans la réglementation.

Mme Zintchenko explique que l’entreprise « examinera toutes les possibilités permettant de réduire le bruit et les vibrations, et qu’elle veillera à parvenir à la bonne combinaison pour la ligne Ontario. »

Le choix des outils appropriés pour atténuer le bruit et les vibrations représente un processus fondé sur des données probantes. Selon Mme Zintchenko, « une fois que l’on a procédé à la modélisation de l’évaluation et que les résultats sont connus, on se trouve mieux placé pour désigner la mesure ou la combinaison de mesures la plus adéquate. »

À mesure que le plan de la ligne Ontario se précisera, les experts de Metrolinx pourront faire leur choix parmi les différents outils suivants qui sont à leur disposition :

• Amortisseurs – Il s’agit de dispositifs fixés sur le côté des rails qui réduisent le bruit à sa source. Ils réduisent les vibrations au minimum dans les rails lorsque les trains passent dessus. Bien établis dans le secteur ferroviaire, les amortisseurs fonctionnent grâce à un mécanisme à ressort comportant des composants en acier et en caoutchouc pour disperser l’énergie engendrée par les vibrations, qui, sans cela, se diffuserait à partir des rails sous la forme de bruit.
• Traverses résistantes – Elles réduisent les vibrations grâce à une plaque située sous les traverses et composée de matériaux élastiques qui empêchent le contact direct entre les traverses et la structure de base ou ballast – les pierres concassées qui forment la plate-forme de la voie sur laquelle les traverses sont posées. Comme les amortisseurs, les traverses résistantes constituent un autre outil d’atténuation reconnu.
• Tapis de ballast – Installés sous le lit de ballast (les pierres concassées évoquées au point précédent), les tapis de ballast constituent une couche continue de matériaux qui empêche la transmission des vibrations au sol. Les tapis amélioreront également la longévité des matériaux du ballast et peuvent réduire les besoins d’entretien. Ils sont déjà utilisés à certains endroits du réseau ferroviaire appartenant à Metrolinx.
• Dalles flottantes en béton – Ces dalles sont soutenues par des plaques isolantes et peuvent réduire les vibrations de manière efficace en absorbant l’énergie. Cela fonctionne car les dalles sont séparées de la structure du tunnel primaire, ou sous-dalle, construite sur le sol. La TTC fut le premier réseau d’Amérique du Nord à utiliser cette technologie sur la ligne de métro Yonge.
• Fixations hautement résistantes – Crapauds destinés à maintenir la voie sous les fondations des rails. Ces fixations sont spécifiquement conçues pour se comprimer afin d’absorber l’énergie produite par les vibrations. Leur utilisation dans le réseau de métro de la TTC s’est révélée fructueuse.
• Murs antibruits – Ces barrières bloquent la trajectoire acoustique entre la source et le récepteur. Les murs antibruits peuvent être conçus d’une combinaison de panneaux pleins et transparents. De tels panneaux ont été installés à travers de nombreuses parties du réseau ferroviaire de Metrolinx.

Même après la construction de la ligne, le travail de réduction du bruit et des vibrations se poursuivra. Une fois que les trains fonctionneront, les voies et les véhicules seront entretenus en permanence, ce à quoi s’ajouteront des inspections et une surveillance en temps opportun. Des parties mobiles bien ajustées combinées à des infrastructures permanentes bien entretenues garantiront, autant que possible, le fonctionnement fluide et discret des trains.

Metrolinx sait naturellement qu’il est également très important de contrôler les répercussions du bruit et des vibrations au cours des travaux de construction.

Avant que la construction commence, Metrolinx mettra au point un programme complet destiné à avertir la population de la portée du projet, de son échéancier, des stratégies de gestion du bruit et des vibrations et des protocoles de règlement des plaintes.

Metrolinx met habituellement en œuvre un plan de gestion du bruit et des vibrations. Des mesures concrètes seront nécessaires pour réduire les répercussions en assurant un bon entretien de l’équipement et en le dotant de dispositifs d’assourdissement du bruit, en utilisant des équipements et des méthodes qui réduisent les vibrations au minimum et en coordonnant les échéanciers des travaux de construction afin que les travaux bruyants ne se déroulent pas en même temps.

Metrolinx surveillera le bruit et les vibrations tout au long des travaux de construction, en procédant à des tests pour déterminer la nécessité d’adopter des mesures supplémentaires.

Naturellement, les commentaires reçus du public en cours de route seront traités rapidement.

Metrolinx s’emploie à veiller à ce que la ligne Ontario devienne une partie importante des communautés dans lesquelles elle se rend – pas uniquement en y offrant des possibilités de transport en commun essentielles, mais en garantissant que les outils appropriés sont employés pour répondre aux répercussions.

Nous savons quel souvenir vous a laissé le voisin qui utilisait sa moto comme un réveil-matin les fins de semaine.