Pourquoi un castor déconcerté est meilleur pour la sécurité ferroviaire qu’un castor occupé

Les castors sont mignons, travailleurs et au cœur de l’histoire du Canada.

14 oct. 2021

En tant que mascotte nationale, nous adorons le castor. Cependant, en matière de sécurité ferroviaire, une vigilance permanente est nécessaire pour s’assurer que les voies ne sont pas endommagées par des inondations causées par ses barrages.

Un affaissement, c’est-à-dire une érosion soudaine du sol soutenant l’assiette des voies ferrées causée par des résurgences d’eau, ne peut pas être repéré par les systèmes de signalisation des chemins de fer. Et au moment où un conducteur de train peut l’apercevoir, il est généralement trop tard pour arrêter le train.

Les responsables de Metrolinx expliquent que les castors construisent souvent des barrages qui entrainent une montée des eaux saturant les berges de la rivière ou du cours d’eau. Éventuellement, ces niveaux d’eau peuvent provoquer l’effritement du remblai.

Au cours de ces dernières années, des déraillements de trains au Manitoba et dans la vallée de l’Outaouais ont eu lieu en raison d’inondations causées par des castors.

Heureusement, cette menace peut être atténuée grâce à des inspections régulières des ponceaux situés vers les voies.

Selon les représentants des transports en commun, des ponceaux sont installés afin de créer un passage pour les ruissellements d’eau d’un côté à l’autre du remblai des voies ferrées.

Ils permettent à l’eau de s’écouler directement sous les voies, à proximité des routes ou des aménagements paysagers. Ils doivent être maintenus dégagés pour empêcher les inondations. La Loi sur la sécurité ferroviaire autorise les organisations de chemins de fer à pénétrer sur les propriétés adjacentes pour réaliser tous travaux d’atténuation nécessaires afin de garantir la sécurité.

Bien que ce problème se pose clairement dans des zones rurales, certains castors vivent également dans les espaces verts de la région du Grand Toronto et de Hamilton, et les inondations qu’ils sont susceptibles de causer peuvent toucher les propriétaires de terrains avoisinants.

Si un barrage de castors est découvert dans un endroit trop proche des voies, Metrolinx possède un large éventail de dispositifs pour maintenir l’écoulement de l’eau dans cette zone, sans affecter les animaux.

L’un d’entre eux s’appelle une chicane à castors; car ce dispositif créé un obstacle mystérieux qui les désoriente, comme un casse-tête insoluble.

Un tuyau en plastique ondulé est placé d’un bout à l’autre du barrage de castors jusque dans le ponceau. Ainsi, le ruisseau ou le cours d’eau peut s’écouler, ce qui permet de réduire les niveaux d’eau progressivement jusqu’à leur hauteur d’origine, tout en conservant le barrage autour du tuyau.

La chute graduelle du niveau d’eau est importante car le castor ne remarque pas immédiatement le changement. Donc, il n’y a pas de mouvement de panique, ni de « chicanes » dans la cabane du castor, pour réparer la digue.

Les responsables de Metrolinx expliquent que les chicanes à castors ne stressent pas les animaux car ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi les niveaux d’eau baissent. Alors, éventuellement, ils apprendront à vivre dans le niveau d’eau qui restera, ou ils trouveront un autre lieu pour leur habitat, possiblement plus loin des voies.

Cela signifie que les niveaux d’eau peuvent s’abaisser à leur hauteur d’origine sans contact humain direct avec les castors. Dans les cas très rares ou un castor doit être déplacé, il sera relâché de façon humaine dans un rayon d’un kilomètre.

Les chicanes à castors sont inspectées tous les ans pour s’assurer qu’elles ne sont pas bloquées par des débris.

Le treillis à ponceau, ou la cage du ponceau, constitue un autre dispositif qui peut être utilisé pour préserver l’écoulement sécuritaire de l’eau. Comme son nom l’indique, il ressemble à une cage et il protège le ponceau en empêchant les castors d’y entrer.

Avec ces deux dispositifs, l’objectif est toujours le même : assurer la sécurité des passagers, des castors et du milieu environnant.


par Mike Winterburn Conseiller principal en communication de Metrolinx