À côté de la locomotive 675, tout semble minuscule.

Soudainement, c’est comme si j’avais six ans. J’aimerais tellement actionner le klaxon du train, si seulement je savais où il était.

Immobile au poste de triage de Willowbrook, à l’ouest de la gare de Mimico de Toronto, il est impossible de ne pas être émerveillé par la puissance d’une des nouvelles locomotives GO de niveau 4.

Même au point de vue des normes des locomotives, les nouveaux moteurs des trains de voyageurs sont immenses. Les locomotives fabriquées par MotivePower font le poids ahurissant de 129 000 kilogrammes, un poids équivalent à celui de 71 voitures moyennes, s’élèvent à une hauteur impressionnante de 4,7 mètres des rails au toit et sont plus longues que les autobus articulés.

Les passionnés des locomotives ont échangé et envoyé à notre équipe des photos et des vidéos des nouvelles locomotives qui ont récemment entamé leur voyage de Boise, Idaho jusqu’à Etobicoke. C’est une chose de voir ces nouvelles locomotives impeccables et brillantes sur une photo publiée sur les médias sociaux ou même de loin. Cependant, en tant que personne responsable de les explorer et de vous les décrire, c’est comme si je réalisais mon rêve d’enfant en pénétrant à l’intérieur.

D’ailleurs, je ne crois pas être le seul aussi enthousiaste.

Steve Cavanaugh est le gestionnaire principal de l’équipement ferroviaire de Metrolinx. C’est vraiment un adepte des trains. Bien qu’il ait passé presque quatre décennies dans l’industrie ferroviaire, il est toujours aussi passionné par les moteurs à diesel et la puissance brute.

Vous vous doutez bien que je n’ai pas eu de la difficulté à convaincre Steve Cavanaugh de me laisser monter à bord et de voir le monde comme il le voit. Bien qu’il ait travaillé durant des décennies dans cet univers de machines, il arrivait à peine à contenir son enthousiasme devant les moteurs à deux cylindres d’une capacité de 60 litres et d’une puissance de 2700 HP. Pour vous donner une idée de la puissance que cela représente, le moteur est 36 fois plus puissant que celui d’une voiture moyenne.

Pour les vrais amateurs de trains, Steve Cavanaugh tient à souligner que ce sont des locomotives MP40PHT-T4AC.

En regardant par les fenêtres de la cabine de conduite, j’ai tout de suite pensé à l’intérieur d’un Boeing 787. Mais la ressemblance s’arrête là.

Sur le tableau de bord en face du siège droit, il y a un levier qui contrôle la manette. J’ai posé ma main droite sur le levier et je m’imaginais actionner ce levier et contrôler une puissance de 5400 HP.

Comme je ne suis pas allé à l’école des chefs de trains, cet honneur revient plutôt à l’opérateur de trains de banlieue qualifié, mieux connu par la plupart sous le nom d’ingénieur.

L’opérateur de trains de banlieue, qui est habituellement appelé chef de train, s’assoit dans la chaise à gauche pour respecter la signalisation et les limites de vitesse. Curieusement, quand vous descendez, il y a une petite cabine en avant qui abrite la toilette la moins luxueuse que vous pouvez imaginer.

Steve Cavanaugh m’informe que la vraie puissance de ce colosse se trouve directement derrière nous. Quand on passe par la petite porte menant dans l’enceinte du moteur, on a l’impression d’entrer à l’intérieur d’un navire de la Marine.

Pour éviter la friction, le courant alternatif est l’idéal.

Pendant que Steve Cavanaugh explore l’enceinte du moteur, l’ingénieur formé peut vous expliquer le fonctionnement de chaque tuyau, fil et soupape.

Il devient même assez enthousiaste en parlant des moteurs d’entraînement à courant alternatif (CA) et leur fonctionnement. Ils convertissent essentiellement l’électricité générée par ses moteurs en un courant alternatif à fréquence variable qui alimente les moteurs de traction CA.

Cela est très important. Dans les systèmes classiques de courant direct nord-américains, le patinage des roues est plus fréquent. Cela empêche les locomotives d’atteindre la vitesse maximale rapidement surtout lorsqu’elles transportent un chargement lourd.

Les moteurs de traction CA qui ont été utilisés en Europe pendant des décennies permettent aux roues en acier de mieux adhérer aux rails, et aux trains, d’accélérer plus rapidement.

« Les équipes ont immédiatement remarqué une augmentation de la puissance et de la prise en charge », a souligné Steve Cavanaugh.

C’est le genre de détails de conception qu’il aime. Vous pourrez l’appeler le « parrain » des moteurs de traction CA des locomotives nord-américaines. Après avoir écrit un livre sur les moteurs CA, son équipe a effectué une démonstration des capacités des moteurs CA devant les représentants de l’industrie ferroviaire à l’Expo 86 à Vancouver.

« Après notre démonstration à Vancouver, Burlington Northern railway a commandé 400 moteurs CA peu de temps après et c’est ainsi qu’est né le transport avec moteur CA en Amérique du Nord », a dit Steve Cavanaugh.

Plus de deux décennies plus tard, Steve Cavanaugh fait encore la promotion des moteurs à traction CA et GO profite des avantages. Les nouvelles locomotives signifient plus de fiabilité, beaucoup moins d’entretien des roues et des systèmes de freinage et un meilleur rendement durant l’hiver.

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À la fin de ma visite du poste de triage de Willowbrook, il fallait que je formule une plainte. Il n’y avait pas la vieille chaîne accrochée au toit permettant d’actionner le klaxon. Steve Cavanaugh m’a expliqué que cette chaîne avait été remplacée par un bouton bleu sur le tableau de bord il y a quelques années. (Sachez que je n’ai pas été autorisé à appuyer dessus – la sécurité avant tout!)

GO Transit possède maintenant huit locomotives de niveau 4 (667, 668, 669, 671, 672, 673, 674 et 675) à l’installation d’entretien de Willowbrook qui sont à diverses étapes de mise en service. Si vous restez à l’affût, il se peut que vous voyiez quelques locomotives en circulation au cours des prochaines semaines.

La commande complète des 16 locomotives de niveau 4 devrait arriver en mars 2019.

Vous pourrez utiliser vos connaissances des moteurs CA qui constituent une partie des moteurs immenses pour impressionner les autres passagers. Sinon, comme moi, vous retomberez en enfance en voyant une locomotive de niveau 4 à proximité.