Voyage dans le temps : l’évolution du train GO

Les trains n’ont pas toujours été vert et blanc et ils n’ont pas toujours relié la région comme.

20 mars 2019

Les trains n’ont pas toujours été vert et blanc et ils n’ont pas toujours relié la région comme c’est le cas aujourd’hui. Les trains GO ont pris les rails pour la première fois il y a plus de 50 ans maintenant, et ils n’ont plus jamais été pareils depuis.

Alors que les locomotives GO arrivent et partent sans arrêt de la gare Union, elles transportent non seulement des voitures remplies de passagers, mais elles sont chargées d’histoire.

Cela ressemble à un cliché, peut-être. Mais la réalité est que bien qu’il y ait toujours eu des lignes de locomotives suivies de wagons roulant de manière assourdissante le long des chemins de fer ontariens, les trains utilisés par les passagers de GO d’aujourd’hui diffèrent considérablement de ceux de leurs parents et grands-parents. Et malgré que la plupart des passagers ont tendance à considérer les trains comme des emblèmes pérennes et emblématiques de la région élargie du Golden Horseshoe, ces engins ont constamment évolué.

Début du voyage 

Nous sommes dans les années 1960 et le sud de l’Ontario est en plein essor.  Plus de gens signifiaient plus de voitures.  Plus de voitures signifiaient plus de circulation et des routes encombrées dans Toronto et aux alentours.

Pour résoudre ce problème, la province a donné naissance à GO Transit, le premier service de train de banlieue spécialement conçu au pays.

Le logo de GO passa l’épreuve du temps et est encore utilisé aujourd’hui avec quelques modifications. (Photo propriété de Metrolinx)

Le concept et même le logo étaient assez créatifs : deux roues formant les lettres « G » et « O » avec la lettre « T » sur le côté. Ces lettres signifient « Government of Ontario Transit » (transport en commun du gouvernement de l’Ontario) Mais vous n’aviez peut-être pas remarqué le « T ».

Le 23 mai 1967, le premier train interrégional de l’Ontario circula à pleine vitesse en effectuant des arrêts le long de la ligne de Lakeshore entre Pickering, Union, Oakville et Hamilton.

Des passagers montant à bord du premier train de voyageurs de l’Ontario. Les déplacements n’ont plus jamais été pareils depuis. (Photo propriété de Metrolinx)

Les trajets étaient gratuits le premier jour et les voitures étaient assez grandes pour accueillir 125 passagers, mais n’avaient que 94 sièges.

À l’extérieur, le moteur de la locomotive était peint en bleu et portait le logo vert emblématique. Les voitures étaient argentées et disposaient de grandes fenêtres, de sièges confortables, d’accoudoirs et même de tables à cartes.

Les premières locomotives GP 40 TC seront ensuite transformées en trains iconiques verts et blancs que nous voyons aujourd’hui. (Photo propriété de Metrolinx)

Au cours de sa première année d’existence, GO comptait 32 voitures, huit locomotives GP 40 TC et huit voitures à cabine transportant 2,5 millions de passagers.

Ce fut un succès.

« Ce service était encore relativement nouveau pour la ville de Toronto et les régions avoisinantes en 1973 », se souvient Rob Fuller qui était devenu un employé de GO à peine un an plus tôt.

Il était apprenti mécanicien diesel, ou machiniste, comme ils étaient appelés à l’époque. Il travaillait aux côtés d’électriciens et mécaniciens des voitures qui étaient à l’emploi du CN à ce moment. Rob est maintenant directeur des services ferroviaires de Metrolinx et se souvient très bien des premières années. Il ajoute que, malgré l’expérience de l’équipe, le type de machine et les trains étaient encore très nouveaux à l’époque.

Les voitures étaient construites par Hawker Siddeley, à Thunder Bay, en Ontario.

« Ce dont certains ne se souviennent peut-être pas, c’est que GO Transit possédait également ce que nous appelons des « SP » (self-propelled) ou « automotrices », explique Fuller. « Ces engins étaient également construits par Hawker Siddeley et ressemblaient à des voitures normales, sauf qu’elles étaient munies d’un moteur Rolls Royce sous la carrosserie. »

La fin des années 1970 est arrivée et les choses se sont encore améliorées.

Le 13 mars 1978, GO a présenté ses premiers trains à deux étages. La capacité en sièges s’est élevée à 162 passagers.  Il s’agit de 70 % de plus de sièges que les voitures à un seul étage de l’époque.

Les premiers trains à deux étages répondaient aux besoins en matière de services pour répondre à la demande croissante. Les voitures à deux étages sont maintenant utilisées dans 13 services de trains de banlieue en Amérique du Nord. (Photo propriété de Metrolinx)

Et à mesure que les voitures devenaient plus spacieuses, les moteurs de locomotive devenaient plus puissants.

Selon Fuller, les premières flottes de trains étaient tirées par des locomotives d’occasion achetées uniquement pour leur puissance de tire, et des locomotives de passagers du CN dont les moteurs étaient démontés et remplacés.

Il se rappelle que les moteurs principaux avaient été retirés et remplacés par des moteurs 16 cylindres Detroit Diesel 149 destinés uniquement à la puissance de tête de ligne.

« Nous avions également des locomotives EMD (Electromotive Diesel) à puissance continue qui utilisaient un moteur principal pour fournir à la fois l’effort de traction et la puissance de tête (HEP) », explique Fuller.

Un aperçu de la locomotive GP 40 TC avant la présence d’ordinateurs et de systèmes GPS (photo propriété de Metrolinx)

Ces locomotives étaient également appelées Thunder Wagons (wagons du tonnerre).  Afin de fournir de l’énergie d’extrémité de tête et de la puissance de traction, elles devaient fonctionner à plein régime en tout temps, même en arrêt à une gare, ce qui leur avait valu leur nom tonitruant.

Les années 80 sont arrivées et GO Transit avaient une machine bien huilée. En 1982, l’agence de transport en commun a célébré ses 15 ans et c’est à ce moment-là que les passagers ont commencé à voir les premières locomotives informatisées (F59 PH).

La F59 PH fonctionait sur des locomotives à traction CC dotées de moteurs de 3 000 CV atteignant des vitesses maximales de 133 km/h, avec des commandes informatisées dans la cabine. (Photo gracieuseté de TransitToronto.ca)

Les années 80 ont également été témoin de la poursuite de l’expansion des trains GO avec le lancement des lignes de Milton, Bradford et Stouffville. Celles-ci ont remplacé le service voyageur de VIA Rail, qui assurait auparavant ces liaisons.

Au fur et à mesure que GO Transit prenait de l’expansion, la perception des gens en matière de transport en commun faisait de même.

Les trajets en train GO continuent de gagner en popularité, et cela modifie la façon dont les gens se déplacent. (Photo propriété de Metrolinx)

« À l’époque, voyager en train était perçu comme une aventure ou des vacances », explique Fuller. « (Les passagers) embarquaient à bord d’un train de voyageurs du CN ou du CP pour se rendre à Montréal, Québec et Halifax ou vers l’ouest.

« Les trajets étaient des sorties d’une journée ou, dans certains cas, d’une semaine. Les trajets de GO ne prenaient qu’une heure de Pickering à la gare Union, ou d’Oakville à la gare Union. »

En 1996, le CN a cessé d’être le responsable de l’entretien de la flotte et un contrat a été attribué à Bombardier, qui exploite toujours les trains GO avec leur personnel.

Entre 2007 et 2008, GO Transit a reçu le MP40, de conception nouvelle, doté d’un nez plus aérodynamique. Les nouveaux moteurs de locomotive arriveraient avec une puissance de 4 000 chevaux et une vitesse maximale de 144 km/h. Plus de puissance et une vitesse plus rapide étaient synonymes d’avantages pour plus de navetteurs.  Ce sont les premières locomotives capables de gérer des rames de 12 voitures, fournissant à la fois traction et puissance en tête de ligne.

Plus aérodynamiques et plus puissantes que leurs prédécesseurs, les MP 40 changeraient la donne et répondraient à la demande croissante du service de train GO. Photo d’Edward Brain

Aujourd’hui, Fuller n’arrive toujours pas à croire à quel point le réseau GO Transit a évolué.

« Tant de choses ont changé au fil des années, alors que GO Transit est devenu une agence de transport très sophistiquée », explique-t-il. « Nous sommes passés de quelques trains par jour à plus de 360. »

Actuellement, le matériel roulant de GO Transit comprend huit locomotives diesel F59 et 67 MP40 ainsi que près de 846 wagons pouvant accueillir jusqu’à 162 passagers chacun. La flotte continue d’évoluer.

Il existe aujourd’hui neuf séries différentes de voitures à deux étages en service et quatre générations différentes de locomotives – avec bientôt une cinquième.

Le MP40PHT-T4AC, aussi connu sous le nom de Tier 4, est la dernière génération de locomotives GO maintenant au service des clients de GO. Lorsque la commande sera complète, il y aura 16 nouvelles locomotives.

Les locomotives Tier 4 sont déjà utilisées en Europe et on s’attend à ce qu’il y en ait plus dans un avenir proche. (Photo de Matt Llewellyn)

Les locomotives Tier 4 sont déjà utilisées en Europe et on s’attend à ce qu’il y en ait plus dans un avenir proche. (Photo de Matt Llewellyn)

Avec des moteurs de traction CA, ces trains permettent une meilleure traction sur les rails et une accélération plus rapide. Ils ont également plus de puissance, avec 5 400 chevaux.

Alors, bien que votre trajet en train GO puisse sembler similaire à ceux d’il y a plusieurs décennies, notre locomotion a constamment évolué.

Vous trouverez ci-dessous un historique complet des locomotives de train GO.  Pour en savoir plus sur l’histoire de GO Transit, cliquez  ici.


par Nitish Bissonauth Conseiller bilingue du contenu editorial de Metrolinx