Une de perdue, Dickens de retrouvée? En souvenir de la dinde de Charles Dickens, perdue lors d’un voyage en train

25 déc. 2019

En ce qui concerne l’oiseau des Fêtes, celui-ci a été plus endommagé que d’habitude.

Mais ce fut quand même les pauvres qui se régalèrent de la dinde festive cuite à point; celle-ci ne fut pas mangée lors du fameux souper prévu.

Metrolinx possède des liens très étroits avec les compagnies de chemin de fer du monde entier. Notre service ferroviaire GO (tout comme nos autobus) est né à la fois de la longue histoire du transport en commun et des réalisations des experts qui nous ont précédés.

Tous ces acteurs ont un rôle important à jouer pour faire en sorte que les gens et les éléments occupent la place qui leur revient, surtout à cette période de l’année.

Alors que ce site éditorial tente de vous donner un aperçu des rouages de l’univers de GO, d’UP Express et de PRESTO, nous voulons aussi prendre du recul et expliquer à quel endroit nous nous situons dans l’histoire et la société. Par moments, cela signifie aller au-delà de nos frontières et même parfois, de notre époque.

Aujourd’hui, retraçons le déplacement en train d’une dinde qui était à l’origine, en 1869, destinée au repas de Noël de l’auteur britannique Charles Dickens. Et surtout, n’oubliez pas que ce n’est pas nous n’avons qui avons brûlé son oiseau.

Lettre de Dickens à un responsable du Great Western Railway. Elle est datée de février 1870. (Photo gracieuseté du National Railway Museum)

Chaque année, Dickens, célèbre écrivain du Cantique de Noël, faisait expédier une dinde par chemin de fer à sa résidence en Angleterre. Cette année-là, il s’agissait d’un dindon pesant 30 lb (plus de 13 kg). Alors que cet oiseau se trouvait parmi d’autres marchandises dans un wagon-écurie du Great Western Railway (un wagon fermé pour les chevaux ou les marchandises), celui-ci a pris feu en traversant un quartier de Londres, en Angleterre.

La carcasse cuite du volatile, cachée sous une bâche au moment de l’incendie, a apparemment été vendue plus tard aux résidents, quelques tranches à la fois.

Au début, on rapporte que Dickens a été contrarié par la perte de son repas de fête (d’ailleurs, il se serait s’agit de son dernier souper de Noël, puisqu’il est mort en juin 1870), mais qu’il fut réconforté par le fait que d’autres ont pu en profiter.

Charles Dickens, qui s’est servi des trains pour se rendre à la plupart de ses nombreuses apparitions publiques (et aussi pour transporter son repas de Noël).

Dans une lettre adressée au Great Western Railway, découverte par le National Railway Museum du Royaume-Uni, Dickens a perçu l’incident pour ce qu’il était, en écrivant : « Je n’ai aucun doute que le tarif de mon Noël a été détruit par un accident inévitable et que j’ai enduré cette perte avec une bonne humeur intacte. »

Dans une communication, Ed Bartholomew, directeur général du musée, a fait remarquer : « Dickens a joué un rôle clé dans la popularisant de la représentation de Noël telle que nous la connaissons aujourd’hui, car son Cantique de Noël incluait un luxueux plat de dinde, au lieu de la plus traditionnelle oie.

La triste ironie de cette découverte, c’est que l’homme qui a tant fait pour façonner notre vision de Noël a peut-être lui-même eu l’estomac vide lors de son tout dernier réveillon. Temps difficiles, en effet. »

Les responsables du musée affirment qu’ils ne savent pas si Dickens a pu par la suite se procurer une dinde, même si son personnage fictif, M. Scrooge, a lui réussi à acheter au dernier moment un oiseau pour la famille Cratchit.

Ils ont précisé que Dickens a peut-être dû se contenter d’une simple oie – en diminuant ses précédentes Grandes Espérances.