Suivre Sa Voie : 2 : qualités d’un bon chef de train

Les ondes radio crépitent.

20 déc. 2018

Les ondes radio crépitent.

Vous entendez un mot, des codes, et comprenez la gravité de la situation.

« Urgence. Urgence. Urgence. », entendez-vous. « GO neuf-zéro-cinq, moteur trois-nord-nord-ouest. Urgence sur les voies trois et quatre de la subdivision Oakville, mille six »

Il s’agit d’un appel vous avisant qu’une voiture se trouve sur les voies, et il semble qu’une autre locomotive ait percuté le véhicule. Le message radio ne mentionne pas s’il y a des blessés… ou pire.

Ce message serait lourd de conséquences, si ce n’était de la fiction.

En effet, il s’agit d’une simulation et la voiture coincée sur la voie n’existe pas. Mais on sent l’urgence dans la voix de Tyler Austin, qui envoie ce message.

Tyler Austin s’assoit dans un simulateur de train

Tyler en est à quatre semaines d’un programme de formation de huit semaines chez Bombardier, communément nommé « l’école des chefs de train ». Il s’agit d’une exigence obligatoire pour quiconque souhaite conduire un train de GO.

  • SUIVRE SA VOIE : 1 : Nous avons besoin de plus de chefs de train en vue de l’expansion de GO Transit (lien vers l’histoire).

Les opérateurs de trains-navettes, ou les chefs de train, comme on les appelle plus communément, sont assis à gauche de la cabine. Ils sont majoritairement responsables de relayer les signaux et les communications.

L’opérateur de train navette qualifié, qu’on appelle aussi ingénieur de locomotive, est assis à droite. Il est responsable du contrôle du train, c’est-à-dire de le « conduire ». Pour devenir opérateur de train navette qualifié, il faut deux années de formation supplémentaire ainsi qu’une multitude d’autres qualifications.

Paul Robinson, gestionnaire de formation et du service à la clientèle de la société de transports Bombardier, indique que l’entreprise souhaite investir dans des personnes ayant le potentiel de devenir ingénieurs de locomotive. Les candidats recherchés doivent donc posséder certaines aptitudes de base.

« Cela renforce nos opérations et apporte une perspective et des compétences diversifiées », indique M. Robinson.

Il ajoute que posséder de l’expérience dans le secteur manufacturier, en industrie lourde, en premiers soins et intervention d’urgence est considéré comme un atout : « Nous voulons recruter des candidats démontrant une excellente acuité situationnelle et la capacité à assurer leur propre sécurité et celle des autres ».

Avant de se joindre à Bombardier, Tyler Austin était pompier certifié.

« Jusqu’à maintenant, c’est le programme le plus intense que j’ai suivi », indique-t-il.

« À côté des cours sur la réglementation ferroviaire du programme, le cours de pompier fait figure de garderie ».

ENVOYER LES SIGNAUX APPROPRIÉS

Tous les opérateurs doivent obtenir 100 % à leur examen sur les systèmes de signalisation, et au minimum 90 % dans tous leurs examens sur le Règlement d’exploitation ferroviaire du Canada.

Bien que la signalisation ferroviaire est similaire aux feux de circulation habituels que les conducteurs croisent sur leur route, c’est bien à cela que se limitent les ressemblances. Sur les voies ferrées sur lesquelles se déplacent les trains de GO, les opérateurs croiseront pas moins de 116 signaux différents, qu’ils devront connaître par cœur

« Il suffit d’imaginer un train filant à 150 km/h et que vous n’avez que quelques secondes pour voir le signal », explique Tyler. « Il faut vraiment savoir ce qu’on fait! »

Le manuel des nouveaux règlements comparé à l’ancien

Kevin O’Connor est superviseur de la formation sur simulateur ferroviaire chez Bombardier. Il travaille dans l’industrie ferroviaire depuis près de quatre décennies. Lorsqu’il a commencé sa carrière au CN, il y a près de 40 ans, il pouvait facilement glisser le livre de règlement dans la poche de sa chemise. Aujourd’hui, il faut un sac à dos pour transporter l’essentiel requis pour chaque trajet.

O’Connor affirme que la conduite de train navette diffère du transport de marchandises, et qu’il y a plus à connaître.

« Ces trains se déplacent beaucoup plus rapidement. Les gares et arrêts sont plus nombreux et il y a énormément d’activité sur les voies », précise-t-il. « Même l’accélération et le freinage sont différents de ceux des trains de marchandises ».

SIMULER LE SUCCÈS

Pour aider les aspirants chefs de train à intégrer toutes ces règles et les aider à se familiariser avec les près de 500 km de voies des sept corridors de GO, Bombardier a mis sur pied un centre de simulation près de l’installation de maintenance Willowbrook d’Etobicoke.

Grâce aux trois grands écrans diffusant des graphiques informatiques qui imitent ce que verraient de vrais chefs de train et ingénieurs sur leur pare-brise, ainsi qu’à une réplique exacte de la console d’une locomotive, les étudiants sont en mesure d’évoluer dans des scénarios réels, par exemple, entrer dans la gare Union en pleine heure de pointe ou réagir lorsqu’une voiture se trouve sur la voie à un passage à niveau.

« Il n’y a pas de deuxième chance, dans ces situations », explique M. O’Conor. « Voilà pourquoi la formation par simulation est si importante : elle permet à ces aspirants de passer en revue toutes les règles, même dans les situations qu’ils ne rencontreront pas très souvent ».

LA SÉCURITÉ AU CENTRE DE TOUT CE QUE NOUS FAISONS

« La sécurité est primordiale à 110 % dans tout ce que nous faisons », explique Tyler Austin. « Du test de freinage à l’approche d’un poste de triage à l’équipement de protection personnel, tout tourne autour de la sécurité ».

En plus des nombreux tests et examens, la formation sur le terrain constitue une part importante de la formation. Pour bien connaître le territoire d’exploitation de GO, les aspirants opérateurs doivent réaliser environ 55 à 60 trajets de formation. Les superviseurs de la formation effectuent également de multiples trajets de vérification avec leurs élèves.

« Le trajet me prendra peut-être cinq minutes de plus parce que c’est ma première sortie, mais il faut assurer la sécurité », explique Tyler à propos de ses trajets de formation sur le terrain. « Je veux retourner à la maison en pleine santé, et c’est aussi ce que veulent les passagers ».

DÉBUT D’UNE BELLE ET LONGUE CARRIÈRE

GO Transit effectue actuellement sa plus grande augmentation de service des cinq dernières années et Bombardier, la société qui exploite le réseau ferroviaire de GO, croit que cette année est cruciale sur le plan de l’embauche.

« Dans un contexte économique fluctuant, l’occasion est belle pour les gens d’industries manufacturières ou autres actuellement en déclin de prendre les devants et d’envisager une carrière prometteuse comportant de belles perspectives d’avenir », précise M. Robinson, ajoutant que cela vise également les travailleurs de General Motors récemment mis à pied à Oshawa. « Ils possèdent des compétences et le dévouement que nous recherchons ».

Tyler Austin est en tout point d’accord :

« Quelle autre entreprise nous donnerait cette chance incroyable dès le premier jour, et nous encouragerait à accéder à des rôles si importants? », demande-t-il.

Tyler devrait terminer sa formation et concrétiser son rêve de devenir un opérateur de train navette au cours de la prochaine année.

La troisième partie de la série Suivre sa voie portera sur cette étape du cheminement de Tyler.

Les personnes qui souhaitent postuler un poste peuvent le faire dans le site d’emploi de Bombardier.


par Matt Llewellyn Porte-parole