C’est le sujet le plus terrible à bien connaître.

Malheureusement, les personnes qui travaillent pour les sociétés de transport en commun connaissent toutes très bien les répercussions du suicide, et ses conséquences à long terme sur les proches, les premiers répondants, les témoins et l’ensemble de la communauté.

Le bilan humain des émotions à long terme, de l’effet dévastateur durable et des pertes personnelles est presque insondable. Or, nous savons que le nombre d’incidents est très élevé. Chaque année, en moyenne, plus d’une douzaine de personnes se suicident sur les corridors ferroviaires de Metrolinx.

Statistique et vérité encore plus inquiétante : jusqu’à maintenant en 2019, le nombre dépasse notre moyenne habituelle. Nous observons également plus de personnes jeunes qui meurent par suicide sur nos voies ferrées.

Ces tendances tragiques et inquiétantes nous empêchent de dormir la nuit. Que dire et faire de plus? Comment agrandissons-nous nos équipes d’intervention? Comment joignons-nous les personnes troublées et qui ont besoin d’un contact humain?

Nous savons que nous ne sommes pas seuls dans notre combat pour trouver ces réponses.

Selon l’Association internationale pour la prévention du suicide (AIPS), freiner le nombre de tragédies de la sorte demeure un défi universel. Chaque année, le suicide figure parmi les 20 causes de décès les plus fréquentes pour les personnes de tous les âges, et est responsable de plus de 800 000 morts dans le monde.

Comptez 40 secondes. Prenez maintenant une respiration. Pendant ce temps-là, une personne s’est enlevée la vie – et des millions de vies sont changées à jamais.

L’AIPS organise la Journée mondiale de la prévention du suicide (#JMPS) chaque année, le 10 septembre, pour prendre l’occasion de mettre la lumière sur la prévention du suicide, sur les plans personnel et collectif.

Le thème de cette année, Travailler ensemble pour prévenir le suicide, donne la possibilité de sensibiliser à l’échelle mondiale pour changer les choses dans la vie de ceux qui peuvent avoir des difficultés.

Il n’y a pas de réponse simple à la prévention du suicide. Le travail se poursuit dès l’instant qu’une seule vie est à risqué.

« Sur plus de 500 kilomètres de voies ferrées ouvertes, nous bloquons l’accès autant que possible à l’aide d’une variété de mesures », a affirmé George Bell, vice-président, Sécurité et protection de Metrolinx et président de notre groupe de travail sur la prévention du suicide.

« Nous formons également notre personnel sur les moyens de reconnaître les signes d’une personne qui songe au suicide. Les agents chargés de l’application des règlements sensibilisent la population pour entamer une conversation. Par des centaines de signes dans nos corridors ferroviaires, nous veillons à ce que les personnes qui envisagent le suicide aient accès à une aide d’urgence. »

Les agents chargés de l’application des règlements, qui sont aux premières lignes, sont souvent les premiers à pouvoir intervenir lorsqu’une personne est en détresse. Ils reçoivent une formation annuelle spécialisée sur l’intervention de crise pour être outillés lorsqu’une personne est en détresse.

En moyenne, les agents chargés de l’application des règlements reçoivent de 10 à 15 appels par mois pour des interventions sur des problèmes de santé mentale.  Environ 30 % de ces cas sont liés à un suicide.

Depuis le début de l’année 2019, le personnel du Service de sécurité de GO Transit et des gares est intervenu dans plus de 60 cas de personnes en détresse et qui songeaient au suicide. Ce sont 60 vies potentiellement sauvées.

« Nous avons tous un rôle à jouer, a déclaré M. Bell.

Notre objectif est de former tout notre personnel au sujet des interventions. Nous pouvons créer des solutions efficaces et utiles pour abaisser les taux de suicide. »

Metrolinx a aussi intensifié ses efforts pour rapporter les tragédies publiquement et éliminer la honte liée au fait de parler du suicide. En traitant ce sujet avec transparence et compassion et en redirigeant de manière responsable vers les services disponibles, nous espérons contribuer à faire comprendre les problèmes de santé mentale et le suicide, tout en amorçant les conversations à ce sujet. 

De plus, nous faisons en sorte que notre personnel profite du soutien dont il a besoin. Metrolinx a un programme de soutien des pairs que les agents peuvent appeler en tout temps pour obtenir de l’aide à la suite d’un événement tragique. Établir le bon système pour soutenir le personnel de première ligne consiste entre autres à assurer la compréhension de la direction de Metrolinx.

Nouveauté cette année : Metrolinx a fondé le groupe de travail sur la prévention du suicide – composé de personnel de différentes divisions – qui élabore des stratégies de prévention. Dans des articles d’Infos Metrolinx à venir, nous donnerons de plus amples renseignements sur cette stratégie de prévention du suicide.

Tout le monde peut changer la vie d’une personne. Il existe d’excellentes ressources fournies par le Distress Centres of Greater Toronto qui sont extrêmement utiles pour mieux sensibiliser et faire comprendre à la fois les personnes qui songent au suicide et celles en mesure d’aider une personne souffrante. Cliquez ici pour vous rendre à son site.

Nous savons qu’il est difficile de lire nos articles sur le suicide, que vous soyez aux prises avec vos propres sentiments de désespoir ou que vous vous souveniez d’une expérience arrivée au travail, sur les lignes. Ces histoires peuvent être dérangeantes et bouleversantes. ConnexOntario est là pour vous aider. Appelez au 1 866 531-2600. Vous pouvez aussi appeler l’hôpital le plus proche ou le 911.

Ces conversations sont les plus difficiles à tenir. Mais en connaissant bien les conséquences et les coûts, vous vous rendez compte à quel point elles sont fondamentales.