Les « ferrovipathes » de l’Ontario racontent la façon dont leur passion des voyages en train s’est développée

Parmi les passionnés de chemin de fer les plus dévoués, ces amateurs du transport en commun peuvent

4 avr. 2019

Tout ce chemin représente les « jours d’entraînement » de nos amateurs les plus fervents.

Il s’agit du début d’un cheminement qui s’est transformé en un véritable dévouement à la vie ferroviaire.

Il y a des amateurs d’avions. Ceux-ci se rassemblent en dehors des heures de travail et restent allongés sur des chaises de jardin ou sur le capot d’une voiture, près de la plupart des grands aéroports, dont l’aéroport international Pearson de Toronto. De même, les grands bateaux et les plus petites voitures MINI Coopers ont autant de fidèles partisans que des vedettes vénérées du rock.

Mais nous sommes d’avis que peu de moyens de transport ont des sympathisants aussi compétents et passionnés que ceux de l’industrie ferroviaire. Ces amateurs récréatifs relèvent souvent les moindres détails qui rendent une ligne de matériel roulant passant rapidement, y compris les trains GO, différente d’une autre. Ils sont les chroniqueurs privés de l’histoire et du changement des voies ferrées qui traversent d’innombrables communautés.

Partout dans le monde, des groupes restent en contact pour échanger des photos ou faire circuler des vidéos en ligne montrant un véhicule spécial qu’ils ont vu ou un moment dont ils ont été témoins, comme s’ils avaient repéré un oiseau rare. Les amateurs les plus connus peuvent eux-mêmes devenir des célébrités dans le secteur du loisir partagé.

Et chaque pays semble les appeler différemment, par exemple gunzels en Australie et trainspotters au Royaume-Uni. Ici, en Ontario, ils se décrivent souvent comme de simples railfans, souvent en un mot (donc des ferrovipathes).

Les ferrovipathes emploient un langage particulier et se procurent souvent des magazines qui ciblent leur intérêt. Ils sont peut-être même le groupe de passionnés de transport mécanique le plus ancien de la planète.

Ce sont aussi des clients fidèles localement. Nous avons donc demandé à quelques-uns d’entre eux de nous raconter dans leurs propres mots leur initiation à cette passion. Comment devient-on un grand ferrovipathe canadien et qu’est-ce qui les caractérise?

Christopher Balestri

« J’ai grandi à Toronto à la fin des années 1980 et dans les années 1990, et les chemins de fer semblaient avoir un impact important sur le fonctionnement de la ville et du pays. J’arrivais à peine à réprimer mon enthousiasme lorsque nous visitions le centre-ville et traversions le pont Skywalk de la gare Union, où l’on pouvait observer un nombre infini de rails et un défilé de trains de passagers.

Toronto Ouest est ensuite devenu un point central par rapport à mes premières expériences en matière de transport ferroviaire. Le poste de triage Lambton du Canadien Pacifique, le croisement de Toronto Ouest, le poste de triage Toronto Stock et le pont de Humber River dans la subdivision Galt. Ces lieux de la ville ont eu un grand impact sur moi et évoquent plusieurs souvenirs qui établissent un lien entre le fait d’être dans le coin et les visites à ma famille, la culture du voisinage et la simplicité du quotidien, moins présente on dirait aujourd’hui.

Les trains et leurs histoires sont une passion. Ils sont liés non seulement à mes souvenirs personnels, mais aussi à des événements historiques marquants. Lorsque je photographie ou filme les trains, cela préserve un moment dans le temps qui peut être apprécié et à nouveau vécu dans le futur.

Les trains sont aussi des machines véritablement fascinantes. Le fait de pouvoir tomber sur une si grande variété de locomotives et de leurs combinaisons distinctes rend ce loisir exceptionnel puisqu’on ne sait jamais quel type de véhicule on va voir.

En plus d’être ferrovipathe, je suis aussi un amateur de modélisme ferroviaire. Au cours des 25 dernières années environ, j’ai recréé de nombreux prototypes de scènes et je les ai reproduits à l’échelle 1 : 87. C’est vraiment enrichissant de faire la modélisation des scènes à partir de moments qui ont réellement eu lieu.

Selon moi, les trains sont sans aucun doute incroyables! Ils font revivre des souvenirs et des moments historiques. Les trains et les chemins de fer ont été une fascination et continueront de l’être. »

Alex Glista

« Lorsque j’étais jeune et que je regardais encore l’émission télévisée Thomas, le petit train, il était clair que j’étais destiné à devenir ferrovipathe. J’entraînais mes parents à tout endroit où il y avait des trains, comme des lignes de métro, des établissements de remisage de tramway et des gares GO, afin de pouvoir regarder les trains venir puis s’en aller.

Mon amour des trains a finalement été transmis à mes parents puisque c’est devenu une façon pour nous de passer du temps ensemble. Qu’il s’agisse d’aller à Toronto à bord de GO avec ma mère pour rendre visite à mes grands-parents, de me précipiter avec mon père à l’installation de maintenance de GO de Willowbrook pour prendre des photos de la voiture de train de GO d’époque avant son déplacement à Roundhouse Park ou de prendre avec ma sœur la ligne de prolongement du métro vers Vaughan un jour avant son ouverture, le transport est devenu un intérêt commun parmi nous.

C’est un lieu où vous pouvez laisser quelqu’un d’autre conduire et profiter de la compagnie des gens autour de vous pendant que le temps passe.

Un souvenir particulier d’un événement marquant en transport en commun pour moi a été une aventure d’une journée que j’ai vécue avec mon père en décembre 2018. Nous nous sommes réveillés tôt et avons pris le train de GO de Lakeshore East et West à partir de la gare d’Oakville jusqu’à la gare de Danforth. Nous avons ensuite marché jusqu’à la boucle de Neville Park de la TTC pour prendre le tramway de la ligne 501 de Queen, qui est connu comme le plus long tramway des Amériques.

Nous avons passé la journée à nous promener d’un endroit à l’autre, à nous arrêter dans des cafés, à prendre une gorgée dans des brasseries artisanales et à observer des projets de construction axés sur la modernisation de Toronto. Nous avons terminé notre voyage à la fin du parcours, soit à la gare GO de Long Branch, où nous avons pris le train de Lakeshore West jusqu’à Oakville.

C’est grâce aux trains et au transport en commun que mon père et moi avons pu vivre une aventure relaxante dans la région du grand Toronto et, surtout, passer du temps ensemble. »

Damian Baranowski

Jedzie pociąg z daleka
Ani chwili nie czeka
Konduktorze laskawy
Zabierz nas do Warszawy.

« C’était l’une des nombreuses chansons que j’ai dû apprendre à l’école polonaise. La chanson elle-même parle de prendre le train pour Varsovie. J’adorais cette chanson parce que j’aimais toujours prendre le train, mais je n’avais pas souvent l’occasion de le faire quand j’étais enfant.

La famille prenait toujours la voiture pour se rendre à Toronto, et nous ne prenions le train que très peu de fois. Ceci a fait en sorte que le voyage en train était quelque chose de spécial. C’est pour cette raison que j’aime prendre le train et que je suis devenu ferrovipathe.

Le voyage en train m’a toujours semblé spécial; en lisant de plus en plus sur le système ferroviaire local, j’ai élargi mes connaissances sur le réseau ferroviaire et sur les endroits desservis. Je m’étais d’ailleurs fixé l’objectif d’aller un jour à tous les endroits où le train se rend.

Lorsque je suis allé au collège, j’ai finalement pu atteindre cet objectif et me rendre à toutes les gares GO du réseau. J’ai donc autant vu la belle terre agricole à proximité de la gare GO de Gormley que le lac près de la gare GO de Rouge Hill. Pour être honnête, j’aime les gares plus que j’aime les trains, car chaque gare GO semble unique et présente un paysage différent que l’on peut observer en attendant le train.

Pour accorder du mérite aux trains mêmes, les vues qu’on a sont spectaculaires et montrent des endroits que l’on ne voit habituellement pas en voiture. Les voitures à étage étaient pour moi, quand j’étais enfant, la meilleure partie du transport en train.

J’aime le réseau ferroviaire que nous avons à Toronto avec GO Transit, VIA Rail, la TTC et YDHR (le chemin de fer patrimonial à Uxbridge). J’adore entendre parler des nouvelles d’expansion parce que cela signifie que le train ira à plus d’endroits. »

Jordan Hollingsworth

« Devenir un ferrovipathe est allé presque de soi pour moi.

J’ai grandi dans l’immeuble situé directement à côté de la gare GO d’Eglinton, sur la ligne de Lakeshore East. Les trains m’ont intéressé dès mon plus jeune âge.

Quand les cloches sonnaient, j’étais excité à l’idée qu’un grand train passe devant mon appartement. J’ai aussi une déficience visuelle, ce qui signifie que j’ai toujours eu dans ma vie à utiliser le transport en commun pour me déplacer.

En 2012, j’ai décidé que si je devais dépendre des réseaux de transport en commun, je devrais tout aussi bien m’y retrouver et en profiter. Depuis, j’ai pris connaissance de tous les parcours et modèles et j’ai parcouru toute la région du grand Toronto. J’ai aussi fait des voyages en train dans des endroits comme Ottawa et Montréal.

Les trains font partie des machines les plus intéressantes selon moi. Les énormes locomotives sont capables de ramener tant de gens à la maison quotidiennement. Je m’amuse beaucoup à prendre des trains en photo et à apprendre tous les itinéraires et toutes les lignes; en outre, c’est incroyable comme je rencontre des personnes intéressantes en cours de route.

J’ai rencontré d’ailleurs un grand nombre de personnes en pratiquant ce loisir, et j’ai aussi rencontré une panoplie d’associés du service à la clientèle, de chefs de train et d’ingénieurs extraordinaires. Je suis enthousiaste pour l’avenir de l’expansion ferroviaire GO dans la RGTH ainsi que pour le reste de l’expansion entreprise par Metrolinx dans la région. En 2020, je vais suivre un cours collégial (technologie du génie civil) qui, je l’espère, me permettra de faire partie de l’équipe qui planifie et réalise ces projets. En attendant, je demeure derrière la ligne jaune et continue de filmer les trains passants. »


par Scott Money Gestionnaire du contenu editorial de Metrolinx