Comment naviguer dans le trafic de Toronto comme un pro
Trucs et astuces pour se déplacer à Toronto
28 mars 2019
Lorsqu’on a enfilé une aiguille de bas en haut sur les routes les plus achalandées au Canada d’un siège de conducteur d’autobus GO pendant trois décennies, on a appris à se sortir d’un engorgement routier.
Lorsque Derrick Sealy a commencé à chauffer pour GO Transit en 1989, le film précurseur Le champ des rêves, avec Kevin Costner, et l’album de Madonna Like a Prayer étaient des œuvres brillantes et nouvelles. Puisqu’il avait travaillé dans le garage d’autobus pendant dix ans, M. Sealy connaissait déjà bien tous les boulons des véhicules avant de prendre le volant pour la première fois.
Pendant les nombreuses années qui ont passé, M. Sealy a conduit des générations de passagers à la maison, au travail, à une partie de baseball, au centre commercial, à une fête de dévoilement du sexe d’un bébé, à une entrevue d’emploi, au musée, à un rendez-vous médical crucial, à un mariage, à des funérailles et à un nombre infini d’autres destinations; il s’est déplacé sur une distance qui équivaut à 57 fois le tour de la Terre.
« Derrick est un véritable conducteur modèle pour GO, a affirmé Laurie Stratton, directrice des services d’autobus et les services de transport en commun. « Il est estimé par ses pairs, respecté par son équipe de direction et digne de confiance pour ses passager. »
Par conséquent, il peut apprendre des choses à nous tous. Néanmoins, il est important de mentionner qu’il n’est pas le conducteur de GO le plus ancien d’une flotte de plus de 500 autobus.
La plupart des automobilistes qui empruntent les routes de la région élargie du Golden Horseshoe l’admettront (en étant honnêtes) : rares sont ceux qui peuvent exécuter des trajectoires plus fluides qu’un conducteur de GO expérimenté. Il est encore plus difficile de garder son calme chaque fois qu’une personne fait une manœuvre stupide directement devant votre pare-chocs.
Lorsque le grand-père et père de six enfants a commencé à agir comme chauffeur pour GO, ses connaissances lui posaient la même question : « Tu veux chauffer un autobus? Es-tu fou? » Or, M. Sealy croyait que son attitude calme et sa capacité à demeurer concentré convenaient à ce métier.
Voici donc le premier conseil pour se faufiler dans la circulation :
« Je ne consulte pas mon téléphone; je n’utilise même pas de dispositif mains libres, a-t-il expliqué. Je n’écoute pas de musique. J’écarte toutes distractions. »
Il y a tout de même un appareil de communication radio. Il se permet d’écouter des chansons dans sa tête pendant qu’il tape légèrement le volant de l’autobus.
« Cette musique suffit amplement », affirme-t-il avec assurance.
Il a appris que toutes les artères nécessitent une pleine concentration et l’usage constant de techniques de conduite défensives – tous les conducteurs de GO sont tous bien formés en cette matière.
« Un grand nombre d’événements peuvent semer votre colère… si vous les laissez vous atteindre, indique-t-il. Dans ce cas, pourquoi tomber dans le piège?
Je chauffe un autobus depuis assez longtemps pour savoir que si je laisse n’importe quoi me contrarier sur la route, je ne pourrai pas faire mon travail correctement. »
Dernièrement, après avoir freiné devant des piétons qui s’étaient engagés devant son corridor, à une intersection – inconscients en utilisant leur téléphone – M. Sealy a été félicité par un passager qui avait vu la scène se dérouler.
« Il est évident les conducteurs d’autobus méritent leur paie », a déclaré le passager à M. Sealy une fois l’autobus arrêté.
En élevant ses enfants, il leur a enseigné à conduire de la même façon, souligne-t-il, en ajoutant que lorsque sa fille a passé son examen de conduite, le moniteur a remarqué son calme et son assurance derrière le volant.
« Mon père est conducteur d’autobus », a-t-elle mentionné.
Depuis son perchoir, M. Sealy voit des automobilistes changer de voie continuellement, en tentant de déjouer le flux et le reflux de la circulation. D’ailleurs, en plus de recevoir des alertes instantanées de la part d’autres conducteurs d’autobus sur l’état des routes (il fait actuellement des trajets vers Richmond Hill et Hamilton), il connaît la position idéale sur la majorité des autoroutes. Il suit le courant et choisit la voie du milieu la plupart du temps.
« Je me contente d’observer et de dépasser ceux qui passent d’une voie à l’autre », suggère-t-il.
Il a également souligné l’importance de jeter un œil constamment sur ses miroirs.
Fruit de ses trente ans de carrière – et environ 330 nouveaux kilomètres parcourus chaque jour – M. Sealy a un autre conseil à donner, qui peut atténuer le niveau d’irritation et vous mettre sur la bonne voie en tout temps.
Vous n’avez qu’à imiter les dizaines de milliers de personnes qui se sont installées dans un siège comme passager de GO Transit.
M. Sealy n’est pas certain du moment auquel il délaissera son volant d’autobus et prendra sa retraite. Toutefois, après avoir enfilé son aiguille sur roues dans les chemins depuis aussi longtemps, il a la certitude que son habileté manuelle peut être utilisée à bon escient.
Il envisage de retourner à l’école et de s’inscrire à un cours pour améliorer ses véritables aptitudes en couture.
par Thane Burnett Manager of editorial content for Metrolinx