Déclaration de Phil Vester, chef de la direction de Metrolinx : « Transformer le transport en commun, c’est trouver un équilibre entre progrès et conservation »
Comme les avancées réalisées dans les projets de construction des transports en commun.
25 févr. 2021
Quand nous réfléchissons au « pourquoi » nous appelons cet endroit exceptionnel qu’est la région du Grand Toronto (RGT) notre « chez nous », il est impossible de ne pas penser à l’histoire et à la personnalité de nos quartiers vibrants et chaleureux. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles je suis immédiatement tombé en amour avec cette ville lorsque je suis venu habiter ici il y a 3 ans.
J’ai déménagé depuis la Grande-Bretagne pour travailler sur les services de transport en commun. Ce que nous sommes en train de vivre dans la RGT est l’un des projets de transformation des infrastructures du transport les plus excitants à l’heure actuelle dans le monde. Et alors que nous sommes en train de mettre en œuvre le plus large programme de transport en commun jamais réalisé au Canada, nous avons là une occasion unique pour créer des liaisons encore plus fortes entre nos communautés. Dans 10 ans, nous aurons ajouté plus de 40 kilomètres de nouvelles lignes de métro, environ 50 kilomètres de nouvelles lignes de transport léger sur rail, plus de 200 kilomètres de nouvelles voies pour les trains GO et plus de 100 nouvelles gares et nouveaux arrêts pour permettre aux gens de se déplacer à travers la RGT et les régions de Niagara et de Hamilton.
Tous les projets sur lesquels nous travaillons ont comme objectif de rendre le déplacement des usagers des transports plus faciles et plus rapides pour qu’ils puissent aller là où ils doivent, avoir une vie un peu moins stressante et leur redonner un peu plus de temps dans leur vie personnelle afin de profiter de ce qui compte le plus pour eux.
« Notre région est en pleine croissance, mais le développement des transports en commun ne suit pas la cadence. » cite Phil Vester, le chef de la direction de Metrolinx.
Pourtant, quels que soient les avantages de ces projets pour notre région, des décisions difficiles et compliquées doivent être prises. Beaucoup d’entre elles sont liées à l’intégration de ces importants projets dans nos villes et villages qui sont tous déjà construits. À ce jour, tous les nouveaux projets de transport en cours de réalisation représentent plus de 75 milliards de dollars. Dans une ville comme Toronto, peu d’espaces sont disponibles pour construire des nouvelles stations de métro ou mettre en place des entrepôts temporaires pour nos équipements de construction. Ainsi, Metrolinx n’a qu’une seule option, acquérir des propriétés, de façon temporaire ou permanente.
Lorsque nous devons procéder à ces acquisitions, nous suivons un processus décisionnel méticuleux afin de confirmer ce dont nous avons besoin. C’est pourquoi cela prend du temps. Nous avons conscience que nos décisions vont avoir des conséquences sur la vie des gens. Même lors de la phase de conception préliminaire, notre objectif est toujours de limiter au minimum les impacts des projets sur les communautés et de trouver le plus grand nombre possible de solutions pragmatiques.
Phil Verster, président et directeur général de Metrolinx, s’adresse aux membres de son équipe de direction virtuellement depuis son bureau à la gare Union. Comme beaucoup de grandes organisations durant la pandémie COVID-19, le personnel de bureau a dû s’adapter, apprendre à continuer à collaborer et à faire avancer leurs projets essentiels, tout en faisant de son mieux pour arrêter la propagation de ce virus en travaillant à distance depuis son domicile.
La ligne Ontario au cœur de Toronto
Prenons en exemple la ligne Ontario. Dans le cadre de ce projet de transport en commun crucial, nous allons effectuer des activités de construction au cœur de la ville et dans des communautés en pleine croissance et très achalandées. J’assimile la réalisation de ce projet à l’exécution d’une opération chirurgicale sur un athlète qui est en train de faire une course à pied. C’est pourquoi nous concevons la ligne Ontario de manière que son tracé passe par Riverdale et Leslieville afin d’utiliser les corridors ferroviaires existants qui sont en service depuis des décennies à Toronto. En construisant sur des terrains qui nous appartiennent, sur lesquels des services de transport sont déjà en opération, nous pouvons limiter le nombre potentiel de propriétés à acquérir et s’assurer de la continuité du service vers les destinations importantes dans la communauté pendant les travaux et après. L’utilisation de ces emplacements nous permet d’éviter la création de plusieurs sites d’excavation majeurs et de ne pas perturber la distribution des services d’électricité, de gaz naturel et d’eau dans les communautés avoisinantes.
Nous allons profiter de la construction de ce projet pour mieux protéger les communautés avoisinantes des impacts de tous les services qui utilisent ce corridor ferroviaire, notamment les services de GO et VIA, en plus de la nouvelle ligne Ontario. Nous installerons des barrières antibruit efficientes et construites de façon appropriée, et nous aménagerons le paysage avec de la verdure et des nouveaux arbres pour réduire le niveau du bruit ainsi que la visibilité du corridor et des trains qui circulent dessus.
Le hall de la gare de Mount Dennis
L’exemple du hall de la gare de Mount Dennis illustre très bien comment nous travaillons en collaboration avec les communautés afin de trouver le juste équilibre entre progrès et conservation. Le bâtiment industriel de 4 étages, qui pèse 3 000 tonnes, était autrefois une usine de film Kodak et avait été abandonné bien avant que Metrolinx commence la planification du projet du TLR Eglinton Crosstown. La communauté ne pouvait pas envisager d’enlever ce monument historique local qui est intégré dans le paysage du quartier depuis si longtemps.
Nos ingénieurs ont alors relevé le défi et ont trouvé une solution astucieuse pour séparer le bâtiment de ses fondations très minutieusement afin de le soulever et de le déplacer le long des rails vers un site temporaire. Cette opération a permis à nos équipes de bâtir de nouvelles fondations afin de donner une nouvelle vie à la structure qui deviendra une plaque tournante pour le TLR Eglinton Crosstown ainsi que pour les trains GO, les services de la TTC et ceux d’UP Express.
Conserver et promouvoir l’histoire
Nous collaborons également avec la communauté pour valoriser le site sur lequel les premiers bâtiments du parlement du Canada avaient été construits, dans le centre-ville de Toronto. Alors que cet endroit est principalement utilisé comme parc de stationnement aujourd’hui, nous souhaitons nous assurer que toutes les traces de l’histoire enfouies sous la terre sont conservées et mises en valeur lors de la conception de la ligne Ontario. Des archéologues vont explorer le site avant le commencement des travaux afin de documenter et de préserver tout important artéfact découvert lors de ces fouilles. Cette partie du projet nous offre également une opportunité pour travailler avec les Communautés autochtones afin de mieux comprendre les droits et les histoires des peuples qui vivent sur ces terres depuis de nombreux siècles.
Les propriétés foncières
Malgré tous nos efforts, nous devons parfois acquérir des propriétés qui sont déjà occupées par des résidents. Au fur et à mesure que nous affinons nos plans, nous explorons diverses options afin d’évaluer comment nous pourrions ajuster le positionnement de certaines infrastructures pour limiter les impacts du projet en termes d’acquisition de propriétés sur les communautés et les personnes que nous servons. Une fois que nous sommes certains d’avoir déployé tous les efforts possibles afin de minimiser ces impacts, nous engageons une conversation confidentielle, en tête-à-tête, avec chaque propriétaire affecté.
Quelle que soit la raison, l’utilisation d’une petite partie d’une cour arrière pendant les travaux ou l’acquisition permanente d’un terrain, nous discutons avec chaque propriétaire et nous étudions ensemble les options possibles. Nous prenons cette responsabilité très au sérieux.
Notre région est en pleine croissance, mais le développement des transports en commun ne suit pas la cadence. Le temps est maintenant venu de combler cet écart. Un réel réseau de transport connecté permettra à nos concitoyens et nos communautés d’être connecté. Le transport en commun créé des emplois, est un moteur du développement de notre économie et fournit un service essentiel à notre région. Il est vrai que la pandémie a mis notre monde en pause. Cependant, nous construisons pour un futur dans lequel nous serons tous à nouveau en mouvement.
Nous devrons apprendre certaines leçons difficiles pour arriver à destination. Toutefois, je suis très enthousiaste à l’idée d’un futur à bord duquel nous pourrons tous embarquer.