La promesse – Comment une visite virtuelle de la gare Union par les plus jeunes fans amateurs de transport en commun est devenue une leçon sur les dures réalités, mais aussi l’assurance que les choses rentreront dans l’ordre bien assez tôt
Il a été difficile d’être un adulte, en adaptant sa vie et ses déplacements à une pandémie.
7 avr. 2021
Ce sont les plus petits voyages que j’apprécie toujours le plus – mais celui-ci m’a un peu secoué.
Un an après le début de la pandémie, les visites guidées avec de jeunes amateurs de transport en commun ont toujours lieu, bien que virtuellement pour des raisons de sécurité.
Tout récemment, une classe virtuelle du conseil scolaire du district de Toronto, située dans le nord-est de Scarborough, a fait une visite guidée de la gare Union avec moi pour observer l’arrivée des trains, rencontrer les ingénieurs qui arrivaient de l’aéroport, ainsi que le personnel de la gare qui aidait les clients et nettoyait la gare.
Entièrement en ligne, les élèves ont découvert le bâtiment historique de la gare Union de Toronto et ont eu l’occasion de me poser toutes les questions qu’ils souhaitaient. Les questions franches et directes qui ont été posées m’ont parfois prise au dépourvu et m’ont rappelée à quel point l’expérience de la COVID-19 a été difficile pour nos jeunes. Leur résilience est une source d’inspiration, mais elle peut cacher la profondeur de l’impact sur leur vie que nous ne devons jamais oublier.
Leurs enseignantes, Kimberley Norman et Susie Surette, m’ont parlé de leurs 24 élèves, âgés de quatre à six ans, qui fréquentent l’école exclusivement en ligne depuis octobre dernier. Elles ont parlé de leurs élèves avec beaucoup d’affection et d’enthousiasme et je n’ai pu m’empêcher d’être impressionnée par leur dévouement.
« Nos élèves ont fait un certain nombre de sorties virtuelles sur le terrain et sont très intéressés à poser des questions et à interagir de quelque manière que ce soit », a expliqué Kimberley. « Nous leur donnons beaucoup de notions élémentaires de vocabulaire et ils vont souvent demander la signification d’un mot ou d’une image pour faire le lien avec leur apprentissage. »
Guidée et soutenue par ces incroyables enseignantes, j’ai été frappée par le fait que ces jeunes âmes ont passé une bonne partie de leurs quelques années sur terre à vivre toute la peur, l’incertitude et le chagrin délivrés par une pandémie mondiale. À cela s’ajoute une tension plus proche de chez eux, alors que leurs familles doivent faire face à ces fardeaux.
Avant la visite virtuelle, les enseignantes s’étaient arrangées pour que je fasse, à l’avance, une visite virtuelle avec le chien de leur classe, Buddy – un animal en peluche réconfortant. J’étais donc prête avec les histoires de Buddy.
J’avais hâte de les rencontrer et de contribuer à leur faire découvrir le transport en commun et l’histoire du chemin de fer et de la gare Union. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est que cette expérience ait un impact aussi marquant sur moi.
Certaines des questions étaient attendues – « Combien de trains avons-nous? » (Des centaines). « Est-ce que j’aime mon travail? » (La plupart des jours). « Ai-je déjà conduit un train? » (J’aimerais bien, mais non).
« Quelle partie de la visite Buddy a-t-il préférée? » (les trains, bien sûr, d’autant plus qu’il n’avait pas besoin de voyager dans une caisse).
« Bien », a dit un petit bonhomme.
« Buddy déteste sa caisse parce qu’il devient trop grand », a ajouté Susie.
« Est-ce que beaucoup de gens prennent le train? » (Eh bien, en général, mais pas en ce moment, malheureusement). Et l’inévitable : « Mais, pourquoi? »
« Les gens font de leur mieux pour se protéger mutuellement en restant chez eux pendant la pandémie », ai-je expliqué. « Donc, la plupart ne prennent pas les transports en commun en ce moment, mais j’espère vraiment qu’un jour nous les reverrons tous. »
« Mais, pourquoi restent-ils à la maison? » se demandaient les enfants.
Les médecins recommandent de rester à la maison autant que possible pendant la pandémie, ai-je expliqué, tout comme vous le faites pour éviter que le virus ne nous rende malades.
L’un d’eux a repéré le distributeur de désinfectant pour les mains dans la gare d’UP et a demandé si nous en avions également dans les autobus.
« Dans les autobus, les trains et les gares », ai-je répondu.
« Portez-vous un masque tous les jours au travail? » ont-ils voulu savoir.
J’ai expliqué que j’ai de la chance de pouvoir travailler à domicile la plupart du temps, mais que si je viens à la gare Union, comme les autres membres du personnel, je porte un masque pour me protéger, protéger les autres et protéger nos clients.
« J’ai été vacciné maintenant, mais il est important que je continue à porter un masque lorsque je suis au travail jusqu’à ce que davantage de personnes soient vaccinées », ai-je assuré.
« Je veux le faire aussi », ai-je entendu dire en arrière-plan par une voix calme et triste.
Tu le feras, j’ai promis.
« Je veux participer à la fête du lapin de Pâques et chasser les œufs, mais maman dit que je ne peux pas », a dit un autre.
« Ça leur manque vraiment d’être à l’école », a affirmé Kimberley.
Une élève a dit qu’elle voulait être conductrice de métro comme son père quand elle sera grande.
« Est-ce que les gens recommenceront à prendre le train quand je serai grande? » a-t-elle demandé.
Ces réflexions nostalgiques exprimées par des voix si jeunes m’ont laissé dans l’ignorance des meilleures réponses aux questions les plus importantes.
« Quand pourrons-nous retourner à l’école? Je veux voir mes amis et mes enseignantes. Ils me manquent vraiment », ai-je entendu.
Ce ne sera pas toujours comme ça, je leur ai promis.
« Promis? », fut la réponse.
Je le promets. Des jours meilleurs nous attendent. Alors oui, je le promets.
Puis l’un d’eux a remarqué que je portais mon masque de l’ours GO à l’envers, ce qui les a fait rire.
par Anne Marie Aikins Porte-parole en chef