Le centre d’opérations d’urgence de Metrolinx passe au mode virtuel

L’équipe de commandement surmonte des cyberdéfis pour lutter contre la pandémie.

16 avr. 2020

Travailler durant la période pandémie de la COVID-19, c’est s’adapter — notamment en découvrant comment les personnes œuvrant pour la même cause importante, peuvent se connecter à distance.

J’ai changé radicalement, et je pense que vous aussi.

Ceci est encore plus vrai pour ceux qui sont au premier plan de la bataille, y compris l’équipe de commandement en matière d’incidents de Metrolinx. En tant que responsable principal de Metrolinx pour les médias et responsable de l’information d’urgence pour COVID-19, j’ai déjà écrit sur leur travail, notamment sur nos réunions quotidiennes au Centre d’opérations d’urgence. Pour lire l’article en question, il suffit de cliquer ici.

L’équipe de commandement en matière d’incidents est en place depuis janvier, développant et mettant en œuvre une stratégie d’intervention dans le cadre de la COVID-19.

Cependant, à l’instar de nombreux passagers et d’autres membres du personnel de Metrolinx, l’équipe de commandement en matière d’incidents a dû passer au mode virtuel. J’ai pensé que vous pourriez être intéressés par une mise à jour sur ce à quoi cela ressemble, maintenant que la surveillance est à distance. De plus, je voudrais vous faire part de mes propres réflexions à ce sujet.

Tout d’abord, un rappel. Le rôle du centre d’opérations d’urgence est de coordonner les services essentiels de Metrolinx, d’anticiper les besoins, de faire face aux problèmes en temps réel, d’appuyer la prise de décision de la direction et d’assurer une liaison rapide avec les partenaires de la gestion des urgences, des transports en commun, de la santé publique et du gouvernement.

Au départ, l’équipe a fait un excellent travail en matière de sécurité sanitaire : nous étions à une distance sûre des autres lorsque nous nous rendions au centre d’opérations d’urgence ainsi que pendant la journée. Nous nous désinfections et désinfectons le matériel de manière obsessionnelle et vérifions constamment nos températures. Cependant, le risque est devenu trop important, surtout une fois que la transmission au sein de la communauté a été confirmée.

Nous avons donc commencé à tester la possibilité de réaliser des tâches clés à distance. Bien que cela ait été plus difficile sans le soutien des uns et des autres, les membres de l’équipe savaient qu’il était essentiel de disposer du bon équipement électronique et du bon soutien informatique.

Aujourd’hui, les membres de l’équipe — dont moi-même — travaillent à distance.

Au début, peut-être comme beaucoup d’entre vous, j’ai dû affronter des sentiments difficiles.

J’avais l’impression d’avoir abandonné nos héros en première ligne, notamment les agents de sécurité des transports en commun, les chauffeurs d’autobus, le personnel des trains, les agents de sécurité des gares, le personnel d’entretien, le personnel informatique et l’équipe de nettoyage. Ils n’ont pas toujours le luxe de pouvoir garder leurs distances, mais ils veillent à ce que notre système de transport en commun fonctionne afin que nous puissions acheminer les travailleurs essentiels vers leurs lignes de front.

Nous essayons de mettre en lumière certains de nos courageux employés, les merveilleux actes de gentillesse pendant cette crise et les personnes qui dépendent de nos services pour les amener à leur travail qui leur sauve la vie dans les zones de combat. Cliquez ici pour lire nos articles à leur sujet.

Comme tant d’autres, le personnel de Metrolinx traverse une période extraordinairement difficile et incertaine, en constante évolution. Je suis reconnaissante de la présence de leurs dirigeants à leurs côtés, qui soutiennent les équipes de première ligne. Et le chef de la direction, Phil Verster, est également présent, à deux mètres de là, leur rendant visite quotidiennement sur leur lieu de travail pour leur remonter le moral.

le commandant en second Vito Mangialardi.

Tous ceux qui travaillent aujourd’hui à distance — le monde entier, semble-t-il — savent à quel point le sentiment d’éloignement des collègues de travail est étrange.

Je redoutais de ne pas voir le commandant en second Vito Mangialardi pour lui lancer un regard sévère pour ses jeux de mots quotidiens sur la pandémie, lesquels vous feraient hurler. Je savais que la reine des documents, Anna Empey, qui veille à ce que chaque moment de cette crise soit enregistré du début à la fin, y compris le compte-rendu et les recommandations que nous produirons à la suite de cet événement sans précédent, me manquerait. Cela me manquerait d’avoir à mes côtés les responsables de l’exploitation des autobus et des trains, de la sécurité, des gares et des relations humaines pour pouvoir obtenir rapidement des réponses.

Anna Empey.

Et même si avant on ne communiquait que par téléphone lors des réunions, le « chef » Bill Grodzinski, directeur de la sécurité des transports en commun, qui a un œil compatissant sur le système, me manquerait.

Le chef m’a aidée à comprendre les risques lors de crises mondiales comme celle-ci, alors que 90 % de nos clients ne prennent plus le transport en commun et que tant de personnes vivent des ravages économiques et émotionnels. La criminalité, surtout les méfaits mais parfois bien pire, prospère souvent dans ces conditions et ses agents de sécurité des transports en commun sont là pour veiller au grain.

Après quelques jours difficiles consacrés à s’habituer à l’isolement, j’ai — comme d’autres — trouvé mon rythme dans le chaos.

Très vite, le caractère régulier et formel de nos réunions a fait que la journée a passé à toute vitesse. Les tâches quotidiennes urgentes sont accomplies tout aussi rapidement. Les entretiens avec les médias sont aussi fréquents dans mon petit appartement que dans les bureaux des journalistes.

Les séances de brassage d’idées spontanées avec l’équipe se font de manière un peu plus organisée et créative. La technologie moderne — même avec des contretemps occasionnels — a rendu l’auto-isolement moins isolant. L’utilisation de divers formats, comme les vidéoconférences permettent de communiquer avec les collègues depuis leur domicile (et incluent souvent leurs bébés, leurs animaux domestiques et des décors intéressants).

Je suis particulièrement admirative devant le personnel qui s’occupe de jeunes enfants, qui gère l’intensité de leurs journées de travail et qui veille à la sécurité, à la scolarisation et au divertissement de leurs familles — tout cela en même temps.

Chaque jour apporte quelque chose de nouveau : le personnel testé positif pour le COVID-19, les horaires à modifier pour s’adapter aux besoins des travailleurs de la santé, et l’adaptation aux nouvelles directives de santé publique à mesure qu’ils en apprennent davantage sur le virus. Nos collègues ont même donné naissance à quatre bébés au cours des dernières semaines — notre propre bébé boom est survenu pendant une crise, plutôt que neuf mois plus tard.

Dans les bureaux à domicile, la vie continue. Nous sommes tout à coup connectés par des codes Internet et des barres de téléphone portable, plutôt que par des échanges dans des bureaux.

Les journées peuvent s’avérer éprouvantes sur les plans émotionnel et physique, mais l’équipe et tous mes talentueux collègues du service des communications et de l’ensemble de l’organisation sont là pour se soutenir mutuellement et soutenir tout notre travail au sein du Centre d’opérations d’urgence.

Nous finirons par nous remettre lentement de l’urgence de la crise de la COVID-19 de 2020 — mais la plupart des gens prédisent que nous ne serons plus jamais les mêmes.

Que signifieront ces changements pour les transports publics à long terme? Nous commençons à y réfléchir. Mais à vrai dire, nous ne pouvons que spéculer à ce stade.

Après tout, nous avons connu des pandémies, mais jamais vraiment de cette ampleur.

J’espère que les employeurs hésiteront moins à adopter l’idée du travail à domicile, même pour une partie du temps seulement, ce qui permettra de réduire les embouteillages dans le centre-ville. J’espère que nous pourrons être plus ouverts à l’idée d’ajuster les heures de travail habituelles afin que les clients des transports en commun puissent mieux utiliser les trajets en dehors des heures de pointe. Nombre des changements que nous avons apportés à notre système pour contribuer à la sécurité et à la santé des personnes seront sans aucun doute intégrés dans les routines quotidiennes.

Je formule le vœu que nous restions aussi aimables les uns envers les autres.

Je me sens chanceuse de pouvoir contribuer, ne serait-ce que modestement, à surmonter cette horrible expérience.

Je suis également profondément consciente que j’ai la possibilité de rester chez moi en toute sécurité pendant cette pandémie, car de nombreuses autres personnes sont en première ligne pour assurer la sécurité et la mobilité de nos communautés.

Il suffit de penser au nombre tragique de morts à New York et à toutes les vies perdues parmi les usagers des transports en commun pour se concentrer sur les tâches à accomplir ici dans les régions du Grand Toronto et de Hamilton.

Je reste chez moi, en toute sécurité, pour faire mon travail.


par Anne Marie Aikins Porte-parole en chef