Nous, le Nord glacial – L’hiver canadien est pris de front alors que les trains de GO et d’UP Express trouvent de nouveaux outils et de nouvelles tactiques de transport en commun pour fonctionner pendant les mois les plus cruels de l’année
Le climat glacial fait partie de la vie dans notre merveilleux pays.
21 janv. 2020
L’hiver frappe toujours notre pays comme un train rapide.
Alors, sur le plan scientifique, comment faire pour que les trains navettes, y compris les flottes de GO Transit et d’UP Express, soient en mesure d’affronter les mois glaciaux?
La bataille est vieille de plusieurs générations. Les outils, cependant, sont en constante évolution pour faire face au froid des hivers canadiens.
L’hiver dernier a été exceptionnellement difficile, avec ses périodes prolongées de températures record dans la région élargie du Golden Horseshoe, en Ontario. Ces températures ont eu des répercussions sur les trains et, dans certains cas, sur les services.
Alors, comment riposter? Avec des mesures novatrices qui fonctionnent au fur et à mesure.
L’équipe des services ferroviaires de Metrolinx a été chargée de préparer des mises à niveau à temps pour la saison hivernale 2019-2020.
L’équipe a utilisé de nouvelles ressources, notamment en collaborant avec l’Université Western Ontario à la création d’un modèle de train en 3D qui sera mis à l’essai dans un laboratoire de soufflerie à couche limite, le premier du genre. L’installation a été utilisée dans le domaine de l’ingénierie éolienne pour plusieurs constructions, de la Tour CN au pont de la Confédération.
« L’essai dans la soufflerie nous a fourni suffisamment d’information pour déterminer que nos problèmes étaient plus graves qu’on ne le pensait au départ », a expliqué Rob Fuller, directeur des services ferroviaires de Metrolinx.
La mise à l’essai du modèle et la recherche ont permis de proposer 11 modifications. Celles-ci portaient notamment sur les systèmes de portes des trains de GO et d’UP Express, la performance des moteurs et les défaillances du système de ventilation. Il s’agit d’aspects qui avaient déjà démontré des répercussions importantes sur la ponctualité de la flotte.
M. Fuller a déclaré que les essais ont prouvé que la neige s’accumulerait dans les zones des portes en raison du service bidirectionnel que Metrolinx exploite – en se déplaçant vers l’avant et vers l’arrière sur les lignes de train – et que la poudrerie provenant du lit de ballast causait plus de problèmes qu’on le pensait.
Les trains étaient souvent retardés en raison de défaillances de portes; elles ne pouvaient pas se fermer correctement à cause de l’accumulation de neige et de glace à l’extérieur et de la neige qui s’infiltrait au-delà des joints et dans le retrait de porte.
Selon M. Fuller, la compréhension de ces deux anomalies a permis à son équipe de trouver différentes solutions.
L’une des idées était d’installer des déflecteurs fixés aux ouvertures des portes, mais les essais de haute technicité ont démontré qu’ils n’auraient que peu d’impact.
En fin de compte, la meilleure solution consistait à installer des éléments chauffants dans les parties inférieures des cadres de porte, là où la glace s’accumule normalement. Ils ont travaillé avec des éléments chauffants à seuil amélioré situés à l’entrée des portes qui serviraient à faire fondre la glace et la neige au contact.
De nouveaux joints de porte en « P » aideraient également à empêcher la neige de s’infiltrer dans les retraits des portes et, au final, de geler et d’empêcher les portes de se fermer.
Certaines des modifications sont légèrement plus petites, mais ont un impact encore plus grand sur la locomotive elle-même. Si vous regardez de plus près le bas du train, vous remarquerez peut-être de minuscules couvertures – semblables à des chandails – sur une pièce vitale appelée la purge.
« Les couvertures semblent insignifiantes en raison de leur taille, mais nous nous attendons à ce que leur impact soit important », a déclaré M. Fuller. « Les couvertures empêchent la chaleur de s’échapper du cœur de la flotte. »
La purge permet de contrôler l’alimentation en air du train. Elle comprend un petit circuit de chauffage, mais par grand froid, celui-ci ne suffit pas à empêcher l’air qui s’échappe de geler. La purge défaille lorsque l’humidité évacuée gèle et que la vanne demeure ouverte.
Sans air, le train ne bouge pas.
En plus des petites couvertures pour les purges, d’autres modifications ont été apportées. L’une d’entre elles, en particulier, aide à garder les clients au chaud.
« Nous avons maintenant plus de voitures ayant un meilleur système de fermeture automatique des portes », a déclaré M. Fuller. « Dans les anciennes séries, si le train était au ralenti et que les portes étaient ouvertes, elles restaient ainsi jusqu’à ce que l’ambassadeur du service à la clientèle les ferme. »
Tous ceux qui ont déjà vécu l’expérience savent à quelle vitesse l’air chaud s’échappe d’une voiture. Toutefois, grâce à cette nouvelle modification, les portes d’un train au ralenti se ferment désormais après 15 secondes, ce qui permet de conserver la chaleur dans la voiture plus longtemps. Le client suivant qui veut accéder à la voiture n’a qu’à appuyer sur le bouton d’ouverture de la porte et les portes s’ouvriront à nouveau.
L’hiver dernier a été dur pour les trains. Maintenant, M. Fuller et son équipe espèrent que ces nouvelles modifications aideront à repousser le front froid pour les clients et les équipes.
« C’est une question de fierté – nous sommes fiers d’offrir ce service et cela nous dérange lorsque les trains ont du retard », a-t-il souligné.
« Nous le prenons personnellement. Il était donc important de trouver des solutions pour que nos clients ne soient pas affectés par des retards. »
Cela signifie que les passagers doivent aussi contribuer. Pendant les périodes de conditions météorologiques inclémentes, n’oubliez pas de surveiller le site Web de GO, de suivre la ligne qui vous intéresse sur les médias sociaux ainsi que de consulter les autres médias pour connaître les dernières nouvelles sur la météo et les changements apportés au service.
Et soyez toujours prudent sur les quais des gares, qui peuvent être glissants en raison du mauvais temps.
L’hiver fait partie de la vie dans notre pays nordique. Il peut être merveilleux, mais il a tendance à malmener un peu les Canadiens.
Mais un autre aspect de la vie d’un Canadien, c’est aussi de trouver des moyens de l’affronter.
par Nitish Bissonauth Conseiller bilingue du contenu editorial de Metrolinx