Dire adieu à un ancien et fiable centre d’autobus : Le souvenir de l’actuelle station d’autobus de la gare Union de Toronto alors que les passagers de GO s’apprêtent à passer à une station nouvelle et améliorée
Il est parfois un peu délicat de passer entre les clients formant des queues sur les quais.
23 nov. 2020
Adieu, cher compagnon d’autobus.
La station d’autobus GO située au 141 Bay Street, que les usagers du transport en commun connaissent et sur laquelle ils comptent depuis près de deux décennies, ferme ses portes pour de bon.
À compter du 5 décembre, les clients prendront l’autobus vers et depuis le centre-ville de Toronto dans un nouveau centre d’autobus dernier cri situé à quelques pas, à l’angle nord-est de Bay Street et de Lake Shore Boulevard, et qui fait partie du complexe CIBC SQUARE (81 Bay Street).
Avant le grand déménagement, embarquons et remontons un peu dans le temps pour nous pencher sur l’histoire de la station qui a permis à d’innombrables clients de se déplacer et a créé tant de souvenirs au fil des années.
Si vous êtes un navetteur de Toronto, vous êtes passé à côté de la station ou au moins, vous l’avez déjà traversée. Pendant des années, la station d’autobus de la gare Union (SAGU) a été un lieu débordant d’activité, impossible à manquer.
Comme l’intérieur de la gare Union lui-même – le principal lieu de correspondance des trains de banlieue de Toronto, situé de l’autre côté de Bay Street – la SAGU a toujours eu un air d’épicentre pour les navetteurs.
La station a ouvert en 2003.
Avant cela, des années 1970 jusqu’aux années 1990, les passagers des autobus embarquaient ou débarquaient au Toronto Coach Terminal. Dans les années 1990, l’exploitation des autobus a été déplacée le long de Front Street jusque devant la gare Union. L’implantation de la station dans la rue n’est pas allée sans poser quelques problèmes.
Tood Wood, un superviseur à l’exploitation des autobus de GO Transit décrit la situation comme suit : « Nous devions éloigner en permanence les taxis, les véhicules de tourisme et les véhicules de livraison afin de faire de la place pour des autobus qui pouvaient être jusqu’à sept à faire embarquer des passagers en même temps. »
M. Wood a commencé comme chauffeur d’autobus en 2001 avant d’être promu au poste qu’il occupe maintenant. Il a passé deux ans à travailler le long de Front Street avant l’ouverture de la station d’autobus de la gare Union.
Libérer de l’espace pour les autobus le long de Front Street n’était que l’une des sources de préoccupation à l’époque. Selon M. Wood, les membres du personnel et les passagers devaient affronter les intempéries et rester dehors, quelle que soit la météo. En hiver, les membres du personnel devaient dégager des chemins à la pelle vers les autobus. La zone d’embarquement n’était jamais optimale.
Il se souvient que « sur le trottoir, nous devions non seulement nous occuper de nos passagers, former des files et organiser des endroits pour l’embarquement, mais aussi essayer de ne pas gêner la circulation des piétons. »
Avant l’ouverture de la station d’autobus de la gare Union, voilà ce que l’on pouvait voir le long de Front Street. La station pouvait accueillir jusqu’à sept autobus GO qui se rangeaient sur le côté pour l’embarquement ou le débarquement des passagers. (Photo de Felix Tse)
Munis d’une planchette à pince, d’une liste papier des départs, d’une radio portative et d’un mégaphone, les membres du personnel faisaient des annonces et plaçaient les clients se préparant à embarquer dans les autobus à l’heure de pointe du soir.
Tout était dans le choix du moment.
M. Wood indique « que si vous vous trouviez sur Front Street à l’heure de pointe du soir et que vous ne voyiez aucun autobus stationné à 18 h 30, vous saviez qu’une nuit chargée vous attendait à réajuster les départs… avec un papier et un crayon. »
La zone était en surcapacité. La SAGU actuelle a ouvert lorsque Front Street n’a plus pu s’adapter à l’augmentation du service et de la demande pour les autobus GO. L’ouverture d’une station désignée s’est avérée être un changement qui s’imposait pour l’exploitation des autobus de GO Transit.
La SAGU constituait un moyen nettement plus sécuritaire et pratique pour l’embarquement et le débarquement des passagers des autobus. La zone était d’accès contrôlé – seuls les autobus GO pouvaient y pénétrer, et ceux-ci n’avaient pas à disputer les places aux taxis.
Les quais couverts protégeaient les clients des intempéries. Pendant l’hiver, ceux-ci pouvaient se réchauffer dans une salle d’attente intérieure chauffée. Cependant, on pouvait avoir froid en faisant la queue dehors.
Des tableaux numériques d’affichage des départs, un système de diffusion publique et un logiciel de surveillance du lieu où se trouvent les autobus et de gestion des trajets constitueraient d’importantes améliorations pour ce qui était jadis la méthode traditionnelle de direction d’un service.
L’ouverture de la station d’autobus de la gare Union a soulagé tous les membres du personnel participant à l’exploitation des autobus GO à l’époque.
Vue plongeante de la station d’autobus de la gare Union en 2005, deux ans après son ouverture. (Photo de Metrolinx)
Vue plongeante de la station d’autobus de la gare Union en 2005, deux ans après son ouverture. (Photo de Metrolinx)
M. Wood se souvient que « le fait de disposer d’une nouvelle zone d’attente à l’intérieur et de consacrer des quais à tous les départs était très enthousiasmant. »
« La nouvelle station a fait une forte impression aux passagers, notamment son agencement le jour de l’ouverture avec les membres du personnel qui aidaient les passagers à se repérer. »
Depuis son ouverture en 2003, la station d’autobus de la gare Union est devenue un endroit inoubliable pour de nombreux passagers. Comme lorsque ce couple est tombé amoureux dans le réseau GO et a décidé prendre ses photos de mariage dans la station.
Ou la fois où la station a été fermée pendant environ une demi-heure par accident pour tourner L’escadron suicide avec Will Smith, Margot Robbie et Jared Leto. La fermeture de la route ne devait toucher que Harbour Street, mais d’une manière ou d’une autre, l’équipe du film a fini par fermer des rues qu’elle n’était pas censée fermer.
La station a également été témoin de moments historiques.
De l’inondation de 2013 au défilé plus récent des Raptors pour leur victoire au championnat, la station a connu un parcours intéressant. Mais rien n’équivaut à la coupure de courant généralisée vécue en 2003, l’année d’ouverture de la station.
M. Wood explique : « Je me souviens que nous avons garé les véhicules sur le quai et utilisé les phares pour éclairer les lieux.
J’ai passé des heures sur Yonge Street à arrêter la circulation toutes les dix minutes environ pour laisser partir six à sept autobus à la fois. »
Ce sont des souvenirs que M. Wood n’est pas près d’oublier alors que les autobus GO se préparent à déménager vers leur nouvelle demeure – une station dans la mise en place de laquelle M. Wood a joué un rôle capital.
Au cours des 24 derniers mois, M. Wood a agi en qualité de responsable de l’exploitation des autobus de la nouvelle SAGU. Avec d’autres superviseurs de l’exploitation des autobus, il s’est vu confier la responsabilité d’élaborer des procédures d’exploitation normalisées et un système de sécurité pour le nouveau centre de mobilité. Tout ce qu’il a vu et appris au cours des vingt dernières années est désormais couché sur le papier.
M. Wood a déclaré : « Je suis très fier de participer à l’ouverture d’une autre SAGU dans ma carrière chez GO Transit et Metrolinx. »
La nouvelle station comportera deux niveaux et un total de 14 zones d’arrêt d’autobus – deux fois plus que ce que compte la station actuelle. Le nouveau centre d’autobus est couvert et l’espace protégé des intempéries sera relié au réseau PATH de la ville, ce qui permettra aux clients de GO et d’UP Express de passer rapidement et sans encombre du train à l’autobus (et vice-versa), et de se déplacer dans le centre-ville de Toronto.
Ce nouveau centre d’autobus va écrire sa propre histoire à compter du jour de son ouverture, tout comme l’a fait l’ancienne SAGU.
par Nitish Bissonauth Conseiller bilingue du contenu editorial de Metrolinx