La ligne Ontario profite aux quartiers à faible revenu: rapport

Une nouvelle étude publiée souligne les avantages pour le quartier de Toronto

27 oct. 2019

Une étude menée par Steven Farber, professeur adjoint de géographie humaine à l’Université de Toronto, et Jeff Allen, étudiant doctorant, conclut que les citoyens qui habitent à proximité de la ligne Ontario auront plus facilement accès par transport en commun aux emplois et aux établissements d’enseignement.

« Les avantages concernent surtout les populations à faible revenu, les minorités visibles et les immigrants récents, comparativement aux avantages moyens dont bénéficiera l’ensemble de la population », conclut le rapport.

La ligne Ontario est un trajet de métro autonome d’environ 16 km qui reliera Ontario Place et Exposition Place au Centre des sciences de l’Ontario, en passant par le centre-ville.

Ce trajet sera à moins de 10 minutes de marche pour 242 000 personnes et 442 000 emplois, et environ 25 pour cent des citoyens dont le domicile se trouve à distance de marche de la ligne font partie de ménages à faible revenu, ont constaté les auteurs de l’étude.

Les avantages dont bénéficieront les quartiers à faible revenu découlent de la décision de prolonger la nouvelle ligne de métro au nord de la station Danforth jusqu’aux stations qui seront situées à l’est et à l’ouest des stations actuelles de la ligne 1 du métro sur Queen Street.

Bien que le rapport ait été commandé par Metrolinx, l’organisme de transport en commun n’a ni influencé les conclusions indépendantes des auteurs, ni donné son opinion sur celles-ci.

Autres avantages constatés par l’étude, intitulée « The Ontario Line : Socioeconomic Distribution of Travel Time and Accessibility Benefits » :

  • Dans un rayon de 5 km des stations, les avantages liés au temps de déplacement profiteront surtout aux populations à faible revenu et aux immigrants récents à faible revenu, selon la répartition socioéconomique actuelle.
  • Les avantages les plus importants en ce qui a trait à l’accès au transport en commun découleront des trois stations situées au nord des stations Don River, Thorncliffe Park, Flemingdon Park et du Centre des sciences.
  • Les avantages en matière de temps de déplacement pour les résidents de la plupart des quartiers situés le long des corridors de la ligne Ontario se traduiront par une réduction du temps de déplacement perçu de 3 à 5 minutes par trajet en période de pointe et par un gain de temps d’au moins 5 minutes dans 10 pour cent de ces quartiers.
  • Chaque jour, 15 000 nouveaux déplacements en transport en commun seront générés en période de pointe.

M. Farber considère que des études comme la sienne peuvent servir à déterminer si les avantages découlant des projets de transport en commun profiteront aux groupes marginalisés, car elles « permettent de tenir compte des répercussions socioéconomiques dans le choix des projets qui feront l’objet d’investissements ».

Becca Nagorsky, directrice de la planification du projet, Metrolinx, s’est dite ravie des conclusions de l’étude.

« On constate un meilleur accès à l’emploi, un meilleur accès aux établissements culturels et aux services dont les gens ont besoin au quotidien pour vivre », précise-t-elle.

« L’une des raisons pour lesquelles je voulais devenir urbaniste et mettre l’accent sur les transports était de venir en aide aux communautés défavorisées, c’est pourquoi je suis très contente des conclusions de cette analyse ». Becca Nagorsky, directrice de la planification du projet, Metrolinx.

« Nous voulions commander une étude indépendante sur les avantages de la ligne Ontario, plus particulièrement sur les avantages pour différents groupes et mieux comprendre les répercussions de la nouvelle ligne sur les populations vulnérables de la ville comme les ménages à faible revenu, les minorités visibles et les nouveaux arrivants au Canada ».

Elle attribue au raffinement de la méthodologie et des outils statistiques de Farber et Allen le mérite d’avoir fourni à Metrolinx une analyse détaillée des avantages de la ligne Ontario.

Les conclusions de l’étude ont également apporté à Mme Nagorsky une certaine satisfaction personnelle.

« L’une des raisons pour lesquelles je voulais devenir urbaniste et mettre l’accent sur les transports était de venir en aide aux communautés défavorisées, c’est pourquoi je suis très contente des conclusions de cette analyse », confie-t-elle.

« Le fait de pouvoir se déplacer plus facilement et plus rapidement dans la ville représente toujours une nette amélioration. »