Le mois dernier, trois agents de sécurité spéciaux ont obtenu des honneurs pour leurs actes héroïques après avoir arrêté un suspect d’un vol à main armée à l’extérieur de la gare Union.

Le 5 août, aux alentours de 1 h du matin, les agents Stephan Fahel, 37 ans, et Brent Strachan, 32 ans, terminaient une tournée à l’extérieur de la gare Union lorsqu’ils ont entendu ce qu’ils ont perçu comme une bagarre entre deux hommes.

« L’un des hommes hurlait qu’il venait tout juste de se faire voler sa chaîne », explique l’agent Fahel. « Le tout s’est déroulé très rapidement. »

Ils ont ensuite aperçu le suspect qui courait dans leur direction.

L’agent Strachan s’est jeté sur l’homme pour le plaquer. C’est à ce moment-là que l’agent Fahel a vu qu’il tenait un pistolet de calibre 25 dans une main et la chaîne de la victime, d’une valeur de 30 000 $, dans l’autre. À ce stade, il était trop tard pour avertir son partenaire.

« Je n’ai vu le pistolet qu’une fois qu’il (l’agent Fahel) m’a dit “pistolet” », a affirmé l’agent Strachan. « Je l’avais heurté avant même de savoir qu’il avait une arme. »

L’entraînement de base dicte aux agents de mettre autant de distance que possible entre eux-mêmes et un individu lorsqu’il y a une arme en jeu. Dans ce cas-ci, les deux agents admettent qu’ils n’ont pas eu l’occasion de se distancer du suspect puisque celui-ci se dirigeait droit vers eux.

« En gros, nous avons plaqué un suspect qui avait son arme dirigée sur ma poitrine », a affirmé M. Fahel.

En plus de l’arme chargée, les agents ont eu à composer avec une foule de plus en plus nombreuse. C’était un long week-end : non seulement Front Street fourmillait de fêtards venant du carnaval caribéen et d’amateurs de musique qui assistaient au VELD Music Festival, mais le présumé vol s’est déroulé près d’une terrasse bondée dans la zone commerciale de la gare Union.

Un un de leur collègue, l’agent Arjun Kapadiya, était le premier à intervenir. Les trois agents chargés de l’application des règlements ont pu maîtriser le suspect au moyen de leurs matraques. La victime, un touriste américain, et les officiers n’ont subi aucune blessure. Les agents du Service de police de Toronto sont intervenus et ont mis le suspect en garde à vue, ce dernier ayant par la suite nécessité huit points de suture à la tête.

« Je crois qu’ils ont géré la situation exceptionnellement bien », a déclaré le sergent-chef Dave Durant, superviseur principal, Activités du Service de sécurité de GO Transit à Metrolinx. « Nous sommes tous très fiers d’eux. »

M. Durant a précisé que même si l’extérieur de la gare Union est le territoire de compétence du Service de police de Toronto, les agents chargés de l’application des règlements ont l’autorité de procéder à des arrestations criminelles et de maintenir des suspects jusqu’à l’arrivée des agents de police.

Les cas avec arme deviennent de plus en plus fréquents pour les agents chargés de l’application des règlements. Depuis le début de l’année, les agents de Metrolinx ont répondu à 10 cas avec arme, dont deux où un individu pointait son pistolet vers un agent ou une personne du public.

« C’est là que l’entraînement entre en jeu, car vous n’avez pas réellement le temps de penser à ce que vous devez faire. Vous réagissez », dit M. Durant. « L’entraînement est d’une importance primordiale. »

Metrolinx emploie 84 agents de sécurité spéciaux sur le terrain ainsi que 12 sergents opérationnels. Les recrues suivent une formation de trois mois en salle de classe, puis un entraînement opérationnel de trois mois. On leur remet une matraque et un vaporisateur de poivre en mousse.

Malgré les éloges qu’ils ont reçus, les trois agents affirment n’avoir fait que leur travail. Ils souhaiteraient seulement que les armes n’en fassent pas partie.

« Les pistolets sont une réalité », énonce M. Fahel. « Je fais partie du service du maintien de l’ordre depuis très longtemps dans cette ville, je ne suis donc pas surpris que ce cas se soit produit. »

Les agents Strachan, Fahel et Kapadiya seront officiellement reconnus lors de la réunion du Conseil d’administration de Metrolinx du 14 septembre.